Le 16 juillet 2025, le gouvernement britannique a réintroduit une aide à l’achat de voitures électriques neuves, baptisée Electric Car Grant, avec pour objectif de relancer un marché en baisse et d’accélérer la transition énergétique. Cette décision intervient dans un contexte où le Royaume-Uni vise l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves dès 2030.
Jusqu’à 4 400 € d’aide directe à l’achat
La nouvelle subvention britannique peut atteindre jusqu’à 3 750 livres sterling, soit environ 4 400 euros, pour les véhicules classés “Band 1”, fabriqués avec des procédés à faible émission de CO₂. Les modèles un peu moins exemplaires (Band 2) bénéficient quant à eux d’une aide de 1 500 £, soit environ 1 750 €.
Elle s’applique uniquement aux véhicules neufs dont le prix catalogue est inférieur à 37 000 £ (environ 43 500 €), et elle est déduite directement en concession, sans intervention de l’acheteur.
Comparaison avec les aides en France
À la même période, la France propose un bonus écologique allant jusqu’à 4 200 €, sous conditions de ressources et de respect d’un score environnemental lié à la fabrication du véhicule. Voici une comparaison actualisée et simplifiée :
| Critère | Royaume-Uni (2025) | France (2025) |
|---|---|---|
| Montant maximal de l’aide | ≈ 4 400 € (3 750 £) | Jusqu’à 4 200 € pour les ménages modestes |
| Plafond de prix du véhicule | 43 500 € (37 000 £) | 47 000 € TTC |
| Conditions supplémentaires | Doit être produit selon des critères SBT | Aide modulée selon le revenu fiscal + score environnemental |
| Application | Déduction immédiate en concession | Versement après achat (ou réduction si vendeur conventionné) |
| Véhicule d’occasion éligible | Non | Non (sauf exceptions ponctuelles et dispositifs régionaux) |
En résumé :
Le bonus français est plus encadré, modulé selon le revenu fiscal et l’impact environnemental, moins élevé dans la plupart des cas, et versé ou appliqué après achat.
L’aide britannique est plus simple, universelle et légèrement plus généreuse (4 400 € vs 4 200 € maximum), avec une diminution immédiate du prix.
Une relance ciblée mais risquée
Ce retour de subvention est salué par les constructeurs britanniques et européens présents au Royaume-Uni. Cependant, des inquiétudes émergent concernant le marché de l’occasion, déjà fragilisé par une forte dépréciation des VE. En encourageant l’achat de véhicules neufs, le gouvernement risque de creuser l’écart avec le parc existant et de ralentir le développement d’un marché de seconde main électrique.
Selon les premières analyses du marché, les véhicules électriques d’occasion ne conservent aujourd’hui que 46 % de leur valeur d’achat initial, contre 85 % en 2022, avant l’arrêt du précédent dispositif d’aide. Cette chute brutale s’explique en grande partie par le déséquilibre croissant entre un neuf fortement subventionné et un marché de l’occasion encore peu structuré. En relançant une aide sur le neuf sans mesure compensatoire pour l’occasion, le gouvernement pourrait amplifier ce phénomène, au détriment des particuliers et des professionnels de la revente.
Les points clés à retenir
- Jusqu’à 4 400 € d’aide pour les modèles électriques neufs les plus écologiques.
- Application directe en concession, pour des véhicules coûtant moins de 43 500 €.
- Aucune condition de revenus, mais obligation pour les constructeurs d’avoir des engagements environnementaux clairs.
- Mesure censée relancer la demande privée et accompagner l’objectif de fin des ventes thermiques en 2030.
- À comparer avec le bonus écologique français, plus élevé mais plus sélectif.
Une stratégie à suivre de près
En relançant l’Electric Car Grant, le Royaume-Uni cherche à retrouver une dynamique positive sur le marché électrique, tout en positionnant son industrie comme leader de la mobilité bas carbone. Mais entre incitations financières, production durable, et tension sur l’occasion, cette stratégie pourrait bien inspirer ou avertir d’autres pays européens,.
