Occasion : la glissade de juillet annonce une fin d’année sous tension

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Dernière mise à jour le 06 août 2025
Occasion : la glissade de juillet annonce une fin d’année sous tension

Un mois de juillet décevant pour les professionnels du VO

Le marché français de la voiture d’occasion a connu un mois de juillet particulièrement morose, avec seulement 489 465 transactions enregistrées, soit une baisse de ‑3,9 % par rapport à la même période de 2024. Ce recul s’inscrit dans une tendance persistante de fragilisation du secteur, après un premier semestre déjà en demi-teinte. Sur l’ensemble de l’année, les volumes cumulés s’élèvent à 3,23 millions de ventes, un niveau qui pourrait rapidement basculer dans le rouge si les mois d’août et de septembre ne redressent pas la barre.

Le marché recule surtout sur les modèles récents

Les voitures d’occasion les plus jeunes, autrefois très convoitées, subissent aujourd’hui une désaffection marquée. Les véhicules de moins d’un an ont enregistré une chute de ‑12,0 %, tandis que les modèles âgés de 1 à 2 ans s’effondrent à ‑27,8 %. Même les voitures entre 2 et 4 ans enregistrent une baisse significative de ‑19,5 %. À l’inverse, les voitures de plus de 8 ans progressent de +4,2 % et représentent désormais la majorité du marché de l’occasion avec une part de 56,5 %.

Tableau comparatif de l’évolution par tranche d’âge (juillet 2025)

Tranche d’âge Volume estimé Évolution annuelle Part de marché
Moins de 1 an 27 031 ‑12,0 % 5,5 %
1 à 2 ans ≈ 21 000 ‑27,8 % 4,3 %
2 à 4 ans ≈ 45 000 ‑19,5 % 9,2 %
Plus de 8 ans ≈ 276 000 +4,2 % 56,5 %

Pourquoi le marché se dégrade-t-il ?

Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique défavorable. D’abord, la faiblesse du marché du neuf empêche le renouvellement du parc et raréfie les véhicules récents sur le marché secondaire. En juillet, les immatriculations neuves ont reculé de ‑7,7 %, plafonnant à 116 376 unités. En parallèle, les ménages restent attentistes face aux nouvelles règles écologiques ou aux incertitudes économiques.

De plus, les primes à l’achat, comme le bonus écologique, ne produisent pas encore d’effet de levier suffisant pour stimuler l’achat de véhicules neufs — une dynamique pourtant essentielle pour alimenter l’occasion récente. Cette attente freine également les reventes, créant un effet d’engorgement sur les tranches anciennes.

Quels scénarios pour la suite de l’année ?

Si la tendance actuelle se confirme, le marché de l’occasion pourrait finir l’année en territoire négatif. La reprise espérée à l’automne dépendra de plusieurs leviers :

  • Un redressement des immatriculations neuves, conditionnant l’arrivée de modèles récents en occasion
  • Des ajustements fiscaux ou incitatifs plus visibles pour les particuliers
  • Une stabilisation du marché de l’énergie et de la fiscalité environnementale
  • Une clarification autour des ZFE et de l’accès des véhicules anciens aux zones urbaines

Dans l’état actuel des choses, les professionnels du VO doivent composer avec un marché polarisé entre une demande soutenue sur les voitures anciennes — souvent faute d’alternative — et une stagnation inquiétante des tranches récentes. Si août et septembre ne redonnent pas un élan fort au secteur, 2025 pourrait marquer la première année complète de repli du marché de l’occasion depuis plus d’une décennie.

Dimitri Hubert
Dimitri Hubert

Passionné par les voitures depuis son plus jeune âge, Dimitri a travaillé pendant 20 ans dans un garage automobile et pendant 10 ans chez un concessionnaire. Aujourd'hui, il partage son expertise à travers des analyses détaillées et des retours d'expériences sur l'univers automobile.

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