L’affaire des airbags Takata, qui a déjà coûté la vie à au moins 60 personnes dans 11 pays, dont 18 en France, continue de secouer l’industrie automobile. Face à la gestion jugée chaotique des rappels, l’UFC-Que Choisir a décidé de passer à l’action en introduisant une action de groupe contre Stellantis et Citroën.
Un scandale aux conséquences dramatiques
Les airbags Takata défectueux présentent un risque mortel : leur gonfleur, contenant du nitrate d’ammonium, peut se dégrader avec le temps et sous l’effet de l’humidité ou de la chaleur, provoquant une explosion violente du coussin gonflable. Cette défaillance a conduit à des blessures graves et à des décès, notamment en Guadeloupe en mai 2023, où un jeune conducteur est décédé suite à l’explosion d’un airbag défectueux.
Une gestion des rappels critiquée
Depuis 2023, Stellantis et Citroën ont lancé des campagnes de rappel massives, notamment pour les modèles C3 et DS3 produits entre 2008 et 2013. Cependant, l’UFC-Que Choisir dénonce une gestion désorganisée et des mesures insuffisantes, telles que le manque de véhicules de remplacement et des délais d’attente prolongés pour les réparations.
Une action de groupe pour obtenir réparation
Face à l’inefficacité des rappels, l’UFC-Que Choisir a saisi le Tribunal judiciaire de Paris le 22 juillet 2025. L’association demande que Stellantis et Citroën soient condamnées à indemniser les automobilistes victimes des immobilisations prolongées de leurs véhicules. Parmi les préjudices indemnisables figurent le préjudice de jouissance, les cotisations d’assurance inutiles, les frais de transport, le préjudice moral et les frais liés à la remise en service des véhicules.
Un précédent judiciaire en Italie
Cette action en France fait écho à une décision similaire en Italie. En avril 2025, un tribunal civil de Turin a autorisé une action collective contre Stellantis concernant les airbags Takata défectueux. Les groupes de consommateurs estiment que les demandes d’indemnisation pourraient atteindre 285 millions d’euros.
Une audience cruciale en octobre
La première audience de procédure est fixée au 15 octobre 2025. Si le tribunal reconnaît la responsabilité de Stellantis et Citroën, ces derniers devront informer le public de l’existence de la procédure et de la possibilité d’adhérer au groupe. Les consommateurs concernés pourront alors participer à cette action dans le délai fixé par la juridiction, pouvant varier de deux mois à cinq ans.