Message clé d’Imelda Labbé
La présidente du VDIK appelle à un plan industriel coordonné réunissant État, Länder, énergéticiens, collectivités et filière auto. Objectif: rendre l’électromobilité attractive et prévisible avec des incitations stables, une électricité plus abordable, un réseau de recharge rapide maillé hors métropoles et une visibilité pluriannuelle. Elle plaide pour un engagement de cinq ans co-construit, plutôt qu’une succession d’annonces ponctuelles.
Où en est le marché allemand
Le VDIK estime qu’il faut atteindre 20 à 25 % de parts de marché en véhicules 100 % électriques dès 2025 pour rester sur la trajectoire CO₂ européenne. Le marché reste sous ce seuil: 18,4 % en juillet avec 48 614 BEV immatriculés. Sur janvier à juillet: 297 340 BEV et 17,8 % de parts. Les PHEV progressent à 10,3 % en juillet. Les marques internationales représentent 41,3 % du marché VP en juillet, 42,6 % sur sept mois et environ 39,4 % des BEV sur janvier à juillet.
Indicateur | Juillet 2025 | Janvier à juillet 2025 | Commentaire |
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BEV immatriculés | 48 614 | 297 340 | Part BEV: 18,4 % en juillet, 17,8 % sur 7 mois |
PHEV part de marché | 10,3 % | — | Rebond sensible des hybrides rechargeables |
Part marques internationales VP | 41,3 % | 42,6 % | Potentiel à 50 % évoqué si conditions réunies |
Part marques internationales BEV | — | ~39,4 % | Avance possible via offres plus abordables |
Le plan attendu par la filière
- Incitations stables pour le neuf et l’occasion afin de sécuriser la valeur résiduelle et d’élargir l’accès.
- Électricité moins chère pour l’usage domestique et la recharge publique, baisse effective des prélèvements.
- Réseau HPC densifié en province et le long des axes secondaires, capillarité dans trois quarts des communes encore dépourvues de rapide.
- Visibilité budgétaire sur cinq ans, prolongation de l’exonération de taxe auto pour les BEV au-delà de 2025.
- Garde-fous réglementaires: refus d’une obligation 100 % BEV pour les flottes en 2030 tant que les conditions de marché et d’infrastructure ne sont pas réunies.
Signal adressé à Berlin et à Bruxelles
Le VDIK juge que l’ébauche de budget fédéral 2026 ne couvre pas suffisamment les engagements de la coalition pour l’infrastructure et l’électromobilité. L’association demande des mesures lisibles et financées pour éviter de substituer durablement des remises commerciales à une politique industrielle et énergétique cohérente. À Bruxelles, elle privilégie un plan industriel fiable à des quotas imposés aux flottes alors que 60 % des immatriculations européennes proviennent déjà du canal professionnel.
Enjeux pour les acteurs
Constructeurs, distributeurs et énergéticiens ont un intérêt convergent à sécuriser l’usage: coûts d’énergie compétitifs, cadence d’installation des bornes, stabilité des règles fiscales et des aides. Sans cet alignement, la part des BEV restera sous l’objectif. Avec lui, l’Allemagne peut renouer avec une trajectoire compatible CO₂ tout en renforçant la compétitivité de son industrie et l’attractivité de l’offre internationale sur le marché domestique.