Brembo ralentit : une chute marquée de ses bénéfices au premier semestre 2025

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Dernière mise à jour le 29 juillet 2025
Brembo ralentit : une chute marquée de ses bénéfices au premier semestre 2025

Le géant italien du freinage Brembo traverse une période délicate. Le premier semestre 2025 a mis en évidence un net recul de sa performance financière, dans un contexte de tensions géopolitiques, de ralentissement économique sur plusieurs marchés clés et d’investissements stratégiques lourds. Malgré une position de leader dans l’univers des systèmes de freinage pour véhicules haut de gamme, la société fait face à des défis structurels et conjoncturels majeurs.

Une performance financière en berne

Au 30 juin 2025, Brembo affiche une baisse de 14,4 % de son EBITDA, lequel atteint 300,9 millions d’euros. Le chiffre d’affaires recule également de 6,2 % par rapport à la même période en 2024, pour s’établir à 1,88 milliard d’euros. Cette contraction se traduit plus sévèrement encore au niveau du bénéfice net, qui chute de 37,4 % pour atteindre seulement 97,9 millions d’euros.

La réaction du marché ne s’est pas fait attendre : l’action Brembo a perdu jusqu’à 7,2 % en séance à la Bourse de Milan, marquant la défiance des investisseurs face à ces résultats inférieurs aux attentes. Le groupe reste cependant confiant pour le second semestre et maintient ses prévisions annuelles, misant sur une stabilisation de l’environnement économique mondial.

Des marchés traditionnels en repli

Le recul du chiffre d’affaires s’explique en grande partie par une baisse des ventes sur les marchés traditionnellement porteurs pour le groupe. L’Allemagne et le Royaume-Uni affichent respectivement une baisse de 8,1 % et 8,8 % des revenus. En Amérique du Nord, le repli est de 6,2 %. Seuls quelques pays tirent leur épingle du jeu, comme l’Italie (+4 %) et la France (+4,6 %).

Les segments produits présentent également des disparités importantes :

  • Les ventes pour voitures particulières chutent de 5,1 %
  • Les équipements pour poids lourds reculent de 13,2 %
  • Le segment moto dégringole de 16,8 %
  • À l’inverse, le secteur racing, dopé par l’intégration d’Öhlins, bondit de 40,7 %

Une stratégie d’investissement ambitieuse

En dépit de ces résultats en repli, Brembo maintient le cap sur sa stratégie de développement à long terme. Le groupe prévoit un investissement global de 400 millions d’euros pour l’année, notamment pour renforcer sa capacité technologique et son positionnement sur les segments à forte valeur ajoutée.

Parmi les initiatives marquantes figure l’ouverture d’un laboratoire de recherche à Shanghai, dédié à l’intelligence artificielle, aux données et aux logiciels embarqués. Ce laboratoire s’inscrit dans une dynamique de transformation numérique que le groupe juge indispensable pour rester compétitif face aux constructeurs asiatiques en pleine ascension.

L’impact de l’acquisition d’Öhlins

En janvier 2025, Brembo a finalisé l’acquisition du spécialiste suédois des suspensions Öhlins pour 362 millions d’euros. Ce rachat stratégique, centré sur l’univers du deux-roues haut de gamme et du sport automobile, a renforcé la présence de Brembo dans le secteur racing et permis de dynamiser un segment clé. Toutefois, cette opération a également alourdi la dette nette du groupe, qui passe de 529,5 à 778,6 millions d’euros en quelques mois.

Perspectives pour le second semestre

Malgré ce contexte tendu, Brembo affiche un certain optimisme. Le groupe maintient ses objectifs annuels, misant sur un chiffre d’affaires équivalent à celui de 2024 et sur une marge EBITDA supérieure à 16 %. Ces prévisions restent néanmoins suspendues à l’évolution du contexte économique mondial, notamment les tensions commerciales, la stabilité des marchés européens et nord-américains, et la reprise industrielle en Chine.

À moyen terme, l’entreprise mise sur l’innovation et la montée en gamme de son offre pour renforcer sa position sur les segments premium et high-tech. La diversification géographique, le virage numérique et le développement durable figureront aussi parmi les axes stratégiques clés du groupe.

Dimitri Hubert
Dimitri Hubert

Passionné par les voitures depuis son plus jeune âge, Dimitri a travaillé pendant 20 ans dans un garage automobile et pendant 10 ans chez un concessionnaire. Aujourd'hui, il partage son expertise à travers des analyses détaillées et des retours d'expériences sur l'univers automobile.

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