Les automobilistes français peuvent souffler : l’été 2025 est marqué par une baisse significative des prix des carburants. Entre promotions exceptionnelles et contexte économique favorable, les stations-service affichent des tarifs inédits depuis plusieurs années.
Une baisse bienvenue pour les vacanciers
Alors que les départs en vacances battent leur plein, les automobilistes ont pu constater une baisse notable des prix à la pompe. Fin juillet 2025, les tarifs moyens observés en France étaient les suivants :
- SP98 (E5) : environ 1,78 €/L
- SP95 (E5) : environ 1,73 €/L
- SP95-E10 : autour de 1,68 €/L
- Gazole : environ 1,65 €/L
- GPL : juste sous la barre des 0,99 €/L
- E85 (superéthanol) : à peine 0,74 €/L
Ces chiffres traduisent une tendance baissière stable depuis le début de l’année, avec des carburants traditionnels comme le gazole et l’essence affichant des reculs de 3 à 6 % depuis janvier. Le E85, déjà très abordable, a même perdu près de 9 % en six mois.
Des opérations à prix coûtant qui changent la donne
La baisse s’explique en partie par les opérations commerciales massives menées par les grandes enseignes de distribution :
- Intermarché a lancé dès le 1er juillet une opération nationale de carburant à prix coûtant, valable tout l’été dans plus de 1 100 stations. Cette stratégie agressive a généré des remises de 4 à 7 centimes par litre selon le carburant.
- Leclerc a également rejoint le mouvement avec une offre à prix coûtant les 4 et 5 juillet, mobilisant plus de 700 stations sur le territoire.
Ces campagnes permettent aux automobilistes de réaliser des économies notables, avec des écarts atteignant jusqu’à 25 % sur le gazole entre certaines stations Intermarché et les pétroliers traditionnels comme Shell ou Total. Sur l’E85, la différence dépasse même les 30 % dans certains cas.
Des prix historiquement bas ? Oui, presque
La question mérite d’être posée : l’été 2025 marque-t-il un record historique de prix bas ?
Pas tout à fait. Si l’on considère uniquement les dernières années, les niveaux actuels sont parmi les plus bas enregistrés depuis la crise ukrainienne de 2022. Le gazole, par exemple, avait dépassé les 2 €/L à cette époque. En septembre 2024, il était redescendu autour de 1,59 €/L, et les niveaux actuels sont similaires, voire légèrement en dessous.
En revanche, si l’on remonte à plus long terme, les années 2000 à 2009 affichaient encore des prix plus faibles en valeur nominale, souvent autour de 1 €/L. Et en euros constants, les décennies précédentes restent imbattables, notamment les années 1980 et 1990 où les carburants coûtaient bien moins cher en proportion du pouvoir d’achat.
Les causes de cette tendance
Plusieurs facteurs expliquent la situation actuelle :
- La stabilité des cours du pétrole, notamment du Brent, autour de 80 $ le baril, sans envolées majeures.
- Un taux de change euro-dollar favorable, rendant les importations de brut légèrement moins coûteuses.
- Une concurrence féroce entre enseignes, qui n’hésitent plus à rogner sur leurs marges pour attirer les vacanciers.
- La pression des comparateurs de prix, qui rendent plus visibles les écarts entre stations et favorisent les enseignes les plus compétitives.
Et maintenant ? Des prix bas durables ?
Difficile à dire. Les tensions géopolitiques, les décisions de l’OPEP+, et les enjeux climatiques peuvent rebattre les cartes à tout moment. Mais tant que les enseignes poursuivent leurs opérations commerciales agressives et que le marché pétrolier reste stable, il y a fort à parier que les prix resteront modérés pendant quelques semaines encore.
Pour les automobilistes français, c’est en tout cas une excellente nouvelle à l’heure des grands trajets estivaux.