Comment déclarer les revenus de la location de voiture ?

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Publié le 31 janvier 2025
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La location de voiture est une activité économique en plein essor, notamment grâce à l’essor des plateformes collaboratives en ligne. Cette dynamique attire autant les particuliers propriétaires d’un véhicule désireux de l’optimiser que les professionnels de la location. Mais au-delà de la facilité d’accès à cette activité, se cache un environnement fiscal souvent méconnu et potentiellement complexe. Chaque euro perçu doit être déclaré et les règles diffèrent selon que l’on se situe sous le seuil de la micro-entreprise ou au-delà. Les propriétaires doivent alors naviguer entre les différents régimes fiscaux et déclaratifs pour ne pas commettre d’impairs. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour que déclarer les revenus de la location de voiture ne soit plus un frein à votre entrepreneuriat.

À quel moment commencer à déclarer ?

Une règle d’or en matière de fiscalité des revenus locatifs de voiture est que tout euro perçu doit être déclaré. Cela signifie que dès le premier euro de recette obtenue de la location de votre véhicule, vous avez l’obligation de l’inclure dans votre déclaration de revenus. Cette exigence s’applique indépendamment du montant généré, même si celui-ci est inférieur à 1000 €. Il est ainsi essentiel de tenir une comptabilité précise de toutes les sommes encaissées au cours de l’année fiscale.

Tous les revenus issus de la location de voiture sont classés dans la catégorie fiscale des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Il s’agit d’une catégorie regroupant les revenus de nature commerciale exercée par des particuliers ou des professionnels. Connaître cette classification est primordial car elle détermine les modalités de déclaration et d’imposition.

Activité professionnelle ou non professionnelle ?

Pour définir si la location de votre véhicule est une activité professionnelle ou non professionnelle, plusieurs critères sont à prendre en compte. Si l’activité génère une part importante de vos revenus, qu’elle est régulière et organisée comme une véritable entreprise, il est possible que l’administration fiscale la considère comme professionnelle. Cela implique alors différentes conséquences, telles qu’une inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) et l’exposition à la cotisation foncière des entreprises (CFE).

En revanche, si la location de voiture est pratique de manière occasionnelle et ne représente qu’une source de revenus complémentaire, elle sera généralement considérée comme une activité non professionnelle. Les implications fiscales sont différentes, notamment en ce qui concerne les abattements et les contributions sociales.

Chaque cas a ses spécificités et il est conseillé de se renseigner précisément pour s’assurer du statut de votre activité et des obligations fiscales correspondantes.

Quelles sont les démarches pour déclarer les revenus ?

### Pour une activité professionnelle

Si vous exercez la location de voiture en tant qu’activité professionnelle, plusieurs démarches sont à effectuer. Premièrement, vous devez vous inscrire au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), ce qui vous donne le statut de loueur professionnel. Cette étape est essentielle pour être en règle avec les autorités fiscales.

Une fois cette formalité accomplie, les revenus locatifs doivent être déclarés via le formulaire approprié. S’il s’agit du régime réel, vous utiliserez le formulaire 2031-SD pour déclarer vos recettes et déduire vos charges réelles, et le formulaire 3517-S-SD pour la TVA si votre activité dépasse le seuil de chiffre d’affaires.

Il ne faut pas omettre de mentionner toutes les dépenses liées à l’activité locative, incluant les frais de réparation, d’entretien, les assurances et l’amortissement du véhicule, puisque sous le régime réel, ces charges réduisent d’autant le revenu imposable.### Pour une activité non professionnelle

En ce qui concerne la location de voiture exercée en tant qu’activité non professionnelle, la démarche est simplifiée. Vous devez compléter le formulaire 2042-C-PRO, spécialement conçu pour les revenus des micro-entrepreneurs. Pour rester sous le seuil de la micro-entreprise, il est essentiel que votre chiffre d’affaires annuel soit inférieur à 77 700 euros.

Grâce au régime micro-BIC, un abattement forfaitaire de 50 % est appliqué sur vos revenus locatifs, avec un minimum de 305 euros, facilitant ainsi le calcul de l’impôt dû.

Cadre fiscal à l’impôt sur le revenu (IR)

### Les régimes d’imposition possibles

Régime micro-BIC

Le régime micro-BIC offre un cadre fiscal allégé pour les petites activités de location. S’appliquant de manière automatique pour les revenus n’excédant pas le seuil de 77 700 euros sur deux années consécutives, il se caractérise par un système d’abattement forfaitaire significatif, à hauteur de 50 %, avec un plancher de 305 euros.

Ce régime présente l’avantage d’une déclaration simplifiée et d’un calcul d’impôt facilité. De plus, il offre une certaine prévisibilité quant au montant de l’impôt dû, sans qu’il soit nécessaire de produire des justificatifs de charges.

Régime réel

Si vos revenus de location de voiture dépassent le seuil des 77 700 euros, ou si vous optez de manière volontaire pour celui-ci, le régime réel s’appliquera. Cette option permet de déclarer vos revenus nets en déduisant les charges réelles de vos recettes imposables, fournissant ainsi un bénéfice fiscal si vos frais sont importants.

Le régime réel exige cependant une tenue de comptabilité plus rigoureuse et le dépôt de déclarations plus détaillées, mais il peut s’avérer plus avantageux lorsque les charges d’exploitation sont élevées par rapport aux recettes.

La sélection de l’un ou l’autre de ces régimes dépendra donc de la complexité de votre gestion comptable, de la hauteur de vos charges, ainsi que du montant de vos revenus locatifs. Il est possible de passer d’un régime à l’autre, sous certaines conditions et en effectuant une demande auprès de l’administration fiscale.

Autres impôts dus (CFE et TVA)

La fiscalité de la location de voiture ne se résume pas uniquement à l’impôt sur le revenu. Elle implique également d’autres impôts comme la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et, dans certains cas, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

Concernant la CFE, tous les loueurs professionnels, y compris ceux qui louent des voitures, sont redevables de cette taxe. Son montant varie en fonction de la valeur locative des biens immobiliers utilisés pour l’activité et du chiffre d’affaires. La déclaration doit être réalisée annuellement auprès du service des impôts des entreprises.

La TVA, quant à elle, concerne les professions indépendantes et les entreprises réalisant des opérations commerciales, comme la location de véhicules. La condition pour l’application de la TVA est que le chiffre d’affaires annuel dépasse 33 200 euros, auquel cas, le loueur devient redevable de cette taxe. Il est toutefois important de noter qu’en cas de dépassement, le loueur a la possibilité de déduire la TVA qu’il a payée sur ses achats et charges liées à son activité.

Les entrepreneurs redevables doivent déclarer la TVA selon le régime choisi (réel normal ou simplifié), en utilisant les formulaires appropriés. Ils doivent également s’acquitter de la TVA collectée auprès de leurs clients, après déduction de la TVA payée sur leurs propres achats professionnels.

Cas pratiques

Revenu locatif inférieur à 72 600 euros par an

Pour les revenus issus de la location de voiture n’excédant pas 72 600 euros par an, le contribuable a le choix entre le régime micro-BIC et le régime réel, en fonction de sa situation et de ses charges réelles.

Sous le régime micro-BIC, un abattement forfaitaire de 50 % est appliqué, avec un minimum de 305 euros. Si vos charges sont inférieures à 50 % des recettes, ce régime est généralement plus avantageux car il simplifie les démarches et le calcul de l’impôt. Pour les revenus locatifs professionnels, la déclaration doit être effectuée via le formulaire 2042-C-PRO, ligne 5NP.

Sous le régime réel, c’est le revenu net, issu de la soustraction de toutes les charges réelles (entretien, réparation, assurance, amortissement du véhicule…) de vos recettes brutes qui est imposé. Ce régime peut être préférable si vos dépenses sont supérieures à 50 % des recettes. La déclaration s’effectue alors selon des formulaires plus détaillés comme le 2031-SD pour l’impôt sur les sociétés ou le 2042 pour les revenus personnels.

Revenu locatif supérieur à 72 600 euros par an

Dès lors que les revenus de la location excèdent le seuil de 72 600 euros, le régime réel devient obligatoire. Les propriétaires doivent alors déclarer toutes leurs recettes ainsi que les dépenses engagées pour l’activité locative. Les formulaires à utiliser sont le 2031-SD pour l’impôt sur les sociétés et le 3517-S-SD pour la TVA, le cas échéant.

Les charges déductibles incluent tout ce qui peut être associé à l’activité de location, comme les frais de réparation et d’entretien, les assurances, les frais de personnel, l’amortissement du véhicule et d’autres charges directement liées. Une fois l’ensemble des charges réelles déduit des recettes brutes, la somme obtenue constitue le revenu locatif net imposable.

En résumé, la gestion fiscale de la location de voiture doit prendre en compte non seulement l’impôt sur le revenu, mais aussi les éventuelles responsabilités en matière de CFE et de TVA. La sélection du régime d’imposition, a fortiori pour des revenus supérieurs à 72 600 euros, peut avoir un impact conséquent sur le montant dû au fisc et nécessite une attention particulière aux conditions et aux déclarations exigées.

Choix entre micro-BIC et régime réel

Lorsqu’il s’agit de déclarer les revenus issus de la location de voiture, il est crucial de choisir le régime fiscal le plus avantageux pour optimiser votre imposition. Le régime micro-BIC offre simplicité et abattement forfaitaire, tandis que le régime réel propose une déduction des charges effectives. Ce choix dépendra de plusieurs facteurs liés à vos recettes et à vos charges.

Le régime micro-BIC convient principe à ceux dont les charges sont relativement faibles, car l’abattement de 50 % est généralement suffisant pour couvrir les frais associés à l’activité locative. Si vos frais ne dépassent pas ce seuil, le micro-BIC s’avère simple et moins onéreux puisqu’il évite la paperasse liée au détail des charges.

En revanche, le régime réel peut être plus profitable si vos dépenses sont supérieures à la moitié des recettes générées par la location. Avec ce régime, toutes les charges liées directement à l’activité, comme l’amortissement du véhicule, les réparations, les assurances, ou encore les contrôles techniques, sont déductibles. Cela peut donc substantiellement diminuer le revenu imposable et ainsi réduire l’impôt.

C’est pourquoi, il est conseillé de faire une évaluation personnalisée de votre situation. Si vous hésitez entre ces deux régimes, examinez attentivement vos charges annuelles et comparez-les avec l’abattement offert par le régime micro-BIC. Vous pouvez également demander l’aide d’un expert-comptable ou d’un conseiller fiscal pour vous guider dans ce choix.

Il est important de noter que l’option pour le régime réel doit être signalée expressément à l’administration fiscale, alors que le passage au régime micro-BIC est généralement effectué de manière automatique lorsque les conditions de chiffre d’affaires sont respectées.

Cas d’exonération

Il existe des situations où le propriétaire d’un véhicule de location peut bénéficier d’ exonérations de contributions sociales et de TVA. Ces aides fiscales sont conçues pour alléger la charge des petites entrepreneurs et stimuler l’activité économique.### Exonérations de contributions sociales

En ce qui concerne les contributions sociales, vous pouvez être exonéré si vos recettes locatives sont inférieures à 20 % du plafond annuel de la Sécurité Sociale, soit 8 227 € en 2022. Si vous êtes éligible, cela signifie que vous n’aurez pas à payer les prélèvements sociaux de 17,2 % sur ces revenus.### Exonérations de la TVA

Les locations de véhicules ne dépassant pas un chiffre d’affaires de 34 400 € sont également exonérées de TVA. Cela signifie que vous n’avez pas à la collecter auprès de vos clients et, par conséquent, vous n’avez pas non plus à la déclarer. Cependant, si vous optez pour le régime réel et que vous avancez la TVA sur vos achats et frais liés à l’activité, vous pouvez récupérer cette TVA déduite même si vous n’en collectez pas sur vos locations.

Toutefois, une fois le seuil de franchise en base de 33 200 € dépassé, vous deviendrez redevable de la TVA et devrez respecter les obligations déclaratives afférentes. Il est donc capital d’anticiper ce changement afin d’éviter des complications fiscales et des ajustements difficiles pour la gestion de vos activités locatives.

En définitive, pour maximiser votre bénéfice et minimiser votre imposition, une bonne compréhension des régimes fiscaux disponibles ainsi que des exonérations est essentielle. Prenez le temps de bien analyser les particularités de votre situation et, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter un spécialiste en fiscalité.

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