Le mois de juin 2025 marque un tournant discret mais significatif pour le secteur automobile européen. Derrière une légère baisse globale des immatriculations se cache une mutation profonde du marché : les motorisations thermiques s’effondrent tandis que les modèles électrifiés s’imposent progressivement. Dans un climat d’incertitude économique et réglementaire, les consommateurs et les constructeurs ajustent leurs stratégies.
Un recul modéré mais révélateur
En juin, les immatriculations de voitures neuves en Europe (Union européenne, Royaume-Uni et EFTA) ont enregistré une baisse de l’ordre de 4,4 à 5,1 %, pour un total d’environ 1,24 million de véhicules vendus. Si ce repli semble modéré, il rompt avec la dynamique de reprise amorcée fin 2024. Sur le premier semestre 2025, le recul atteint –0,9 % à –1,9 %, avec un volume de près de 5,58 millions d’unités immatriculées. Cette tendance globale masque des écarts importants selon les motorisations et les pays.
Les motorisations fossiles en net déclin
Les voitures essence et diesel continuent de perdre du terrain. En juin, les ventes de modèles essence ont chuté de 25,4 %, tombant à 280 150 unités. Le diesel subit une dégringolade encore plus marquée, avec une baisse de 34,1 % et seulement 91 000 véhicules immatriculés. La pression croissante des réglementations environnementales, combinée à la fin progressive des aides publiques pour ces motorisations, explique en grande partie cette érosion continue.
La montée en puissance des véhicules électrifiés
À l’inverse, les motorisations hybrides et électriques affichent une croissance solide, confirmant la transition du marché vers des technologies plus propres. Voici un aperçu des volumes enregistrés en juin 2025 :
Type de motorisation | Volume (unités) | Évolution (vs juin 2024) |
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Hybrides (HEV) | 341 827 | +6,1 % |
Hybrides rechargeables (PHEV) | 94 200 | +41,6 % |
Électriques (BEV) | 168 500 | +7,8 % |
Sur l’ensemble du premier semestre, les véhicules 100 % électriques représentent 17,4 % du marché, avec environ 1,19 million d’unités. Les motorisations électrifiées dans leur ensemble atteignent désormais une part de marché combinée de 58,8 %, supplantant les motorisations thermiques traditionnelles.
Des dynamiques contrastées selon les pays
Le basculement vers l’électrification est particulièrement marqué en Allemagne, où les ventes de BEV ont bondi de 35 %. La Belgique et les Pays-Bas suivent cette dynamique avec des hausses respectives de 19,5 % et 6,1 %. La France, en revanche, présente un profil atypique : les ventes de voitures électriques ont reculé de 6,4 %, alors que les hybrides ont progressé de 38,3 %. Dans les pays baltes et nordiques, les progressions sont spectaculaires : +393 % de PHEV en Lettonie, +139 % en Lituanie, et +42 % de BEV en Autriche.
Entre transition et tension
Cette transformation du marché ne se fait pas sans heurts. L’essor des motorisations propres est freiné par plusieurs obstacles : fin des subventions dans certains pays, hausses de prix liées à