Les hybrides rechargeables reprennent de la vigueur sur le Vieux Continent. Après un passage à vide en 2024, la courbe repart à la hausse en 2025 avec une part de marché qui approche les 9 pour cent au printemps et qui dépasse l’essence sur plusieurs marchés clés et sur certains mois. La dynamique est portée par des autonomies électriques plus crédibles, des offres commerciales mieux ciblées pour les flottes et une infrastructure de recharge qui progresse. En toile de fond, l’essence recule autour de 28 à 29 pour cent en cumul annuel et passe sous les 30 pour cent pour la première fois depuis des années, tandis que les PHEV (aussi appelé VHR pour Véhicule Hybride Rechargeable) se replacent au centre du jeu comme solution de transition pragmatique.
Un retournement de tendance au premier semestre 2025
Au premier semestre 2025 dans l’Union européenne, les PHEV atteignent environ 8,4 pour cent des immatriculations, en hausse sur un an. Les niveaux mensuels tournent autour de 9 pour cent au printemps, aidés par des lancements à grande autonomie électrique et une politique d’incitations orientée vers les véhicules utilisés par les entreprises. En parallèle, les hybrides non rechargeables culminent à près de 35 pour cent et les BEV à environ 15,6 pour cent, ce qui réduit encore l’espace commercial des motorisations essence et diesel. La conséquence est visible dans les concessions et les appels d’offres de flotte où les PHEV gagnent des arbitrages face à l’essence pure, surtout lorsque les trajets quotidiens permettent de rouler majoritairement en électrique.
L’effet flottes et fiscalité fait basculer plusieurs marchés
Les pays à forte pénétration de véhicules de société comme l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas tirent la montée des PHEV. L’Allemagne illustre le mouvement avec un été très dynamique où la part PHEV dépasse 10 pour cent sur le mois et se rapproche d’un point d’équilibre avec l’essence dans les canaux professionnels. Les politiques de taxation à l’usage et les avantages en nature liés à l’électrique contribuent à ce rééquilibrage, surtout quand les modèles proposent plus de 80 km WLTP d’autonomie électrique réelle, ce qui rend plausible un usage quotidien sans carburant pour nombre de conducteurs.
Pourquoi les PHEV repartent au combat
La nouvelle génération de PHEV corrige plusieurs irritants du passé. Les batteries sont plus grandes, la récupération d’énergie mieux gérée et la stratégie thermique plus douce en démarrage à froid. Les modèles familiaux et SUV affichent des consommations réelles compétitives sur longs trajets, tout en permettant des trajets urbains en 100 pour cent électrique. Au plan macro, la hausse des prix des BEV sur certains segments et la contraction ou la révision des subventions dans quelques pays créent un couloir de demande où les PHEV s’insèrent naturellement.
- Avantages client : coût d’usage réduit en trajets quotidiens électriques, souplesse pour les vacances, valeur résiduelle soutenue sur les versions à grande autonomie.
- Atouts flotte : baisse des émissions moyennes, TCO compétitif grâce à la fiscalité d’usage et aux remises volume, meilleure acceptation des conducteurs habitués au thermique.
- Pré requis d’usage : recharge régulière à domicile ou au bureau, suivi des profils de roulage pour maximiser le kilométrage en électrique, paramétrage des stratégies de recharge.
Où en est le match PHEV contre essence
En cumul européen sur le semestre, l’essence reste devant mais décroît rapidement. Sur certains mois et dans plusieurs pays très électrifiés, les PHEV basculent au dessus de l’essence sur leurs canaux de vente de prédilection, en particulier les flottes. Cette bascule ponctuelle s’explique par la combinaison d’offres commerciales agressives, d’une disponibilité produit en forte amélioration et d’exigences CO2 plus strictes qui poussent les entreprises à renouveler leurs politiques de parc. La tendance indique un rapprochement structurel au niveau européen, avec une possible égalité puis un passage devant de façon plus régulière si l’élan se prolonge au second semestre.
Indicateurs clés 2025 à date
Indicateur | Niveau observé | Commentaire |
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Part PHEV UE S1 2025 | 8,4 % | En hausse sur un an, proche de 9 % au printemps |
Part BEV UE S1 2025 | 15,6 % | Progression continue malgré disparités nationales |
Part HEV non rechargeables UE S1 2025 | 34,8 % | Premier contributeur à l’érosion du thermique pur |
Part essence UE S1 2025 | 28,6 % | Première fois durablement sous les 30 % |
Part diesel UE S1 2025 | Environ 9 à 10 % | Contraction structurelle et hétérogène selon pays |
Marchés moteurs de la hausse PHEV | Allemagne, Benelux, Nordics | Poids des flottes et incitations à l’usage |
Conséquences pour l’industrie et les acheteurs
Pour les constructeurs, le regain des PHEV offre un coussin de conformité CO2 en 2025 et 2026 alors que la pression réglementaire s’intensifie. Les investissements se concentrent sur des hybrides rechargeables à autonomie électrique élevée et sur des transmissions optimisées pour réduire les pertes en croisière. Pour les clients particuliers, le rapport valeur usage s’améliore si la recharge à domicile est possible et si l’essentiel des trajets quotidiens se fait en électrique. Pour les entreprises, l’arbitrage TCO et les politiques de mobilité peuvent faire basculer le mix en faveur des PHEV quand l’accès à la recharge est maîtrisé.
Perspectives à court terme
Si la cadence d’homologation et de livraison se maintient, les PHEV devraient continuer à grignoter des points au second semestre, avec des pics mensuels supérieurs à l’essence dans plusieurs pays et segments. La clé sera la discipline d’usage de la recharge, l’élargissement de l’offre sur les segments compacts et la stabilité des règles fiscales. En filigrane, l’arrivée d’une nouvelle vague de BEV plus abordables gardera la pression sur les PHEV, mais ces derniers ont retrouvé une place solide dans la trajectoire de transition européenne.