La lutte contre le dérèglement climatique passe aussi par le renouvellement du parc automobile. Pour cela, l’État propose deux aides majeures : le bonus écologique et la prime à la conversion. Depuis le 2 décembre 2024, les règles ont changé : ces dispositifs sont devenus plus exigeants, recentrés sur les véhicules réellement propres et sur les ménages aux revenus modestes. Faisons le point sur ce que vous pouvez encore toucher en 2025, à quelles conditions et comment en faire la demande.
Deux aides cumulables, mais aux conditions bien distinctes
Les particuliers qui achètent ou louent un véhicule propre peuvent bénéficier à la fois du bonus écologique (réservé aux véhicules neufs) et de la prime à la conversion (valable pour les véhicules neufs ou d’occasion, à condition de mettre un ancien véhicule polluant à la casse). Toutefois, les anciens barèmes ne sont plus valables. Depuis le 2 décembre 2024, seules certaines situations permettent de conserver les anciennes aides : il faut que le véhicule d’occasion ait été facturé avant cette date, ou que le véhicule neuf ait été commandé avant le 1er décembre 2024 et facturé avant le 14 février 2025.
Au-delà de ces seuils, les nouvelles règles s’appliquent sans exception.
Conditions liées au véhicule mis à la casse
Pour débloquer la prime à la conversion, le véhicule mis au rebut doit être une voiture ou une camionnette (M1 ou N1), détenue depuis au moins un an, encore en état de fonctionner, et appartenir aux catégories les plus polluantes. Concrètement, il s’agit d’un diesel immatriculé avant le 1er janvier 2011 ou d’un essence immatriculé avant le 1er janvier 2006. Ce véhicule doit être remis à un centre agréé (VHU) dans un délai bien précis : trois mois avant ou six mois après la facturation du nouveau véhicule.
Véhicules éligibles à l’achat
Les véhicules éligibles à la prime à la conversion sont des voitures électriques, à hydrogène, ou thermiques Crit’Air 1 dont les émissions de CO₂ sont inférieures ou égales à 132 g/km (norme WLTP). Ils peuvent être neufs ou d’occasion, achetés ou loués pour au moins deux ans. Leur prix ne doit pas excéder 47 000 €, et le bénéficiaire ne doit pas avoir déjà reçu une prime à la conversion depuis le 1er janvier 2023. Pour les personnes morales (entreprises, associations), une seule prime est possible par véhicule.
Montants de la prime et bonus en 2025
Le montant exact de la prime dépend du type de véhicule, de la situation géographique et des revenus du bénéficiaire. Voici les montants possibles :
- Jusqu’à 5 000 € pour une voiture électrique neuve ou d’occasion (personnes physiques à revenus modestes) ;
- Jusqu’à 3 000 € pour une voiture Crit’Air 1 d’occasion (faibles émissions) ;
- Jusqu’à 4 000 € pour une voiture électrique achetée par une entreprise ou une association ;
- +1 000 € si le bénéficiaire vit ou travaille dans une zone à faibles émissions (ZFE-m) ;
- Surprime majorée jusqu’à 3 000 € en cas de participation d’une collectivité locale (comme la Métropole du Grand Paris).
En parallèle, le bonus écologique peut atteindre jusqu’à 7 000 € pour les particuliers modestes achetant un véhicule électrique neuf. Il est réservé aux véhicules de moins de 2,4 tonnes et ne coûte pas plus de 47 000 €. Il n’est attribué qu’une fois tous les trois ans par personne physique.
Conditions de cumul et de remboursement
La prime à la conversion et le bonus écologique peuvent être cumulés avec d’autres aides publiques (notamment locales), à condition que le montant total des aides ne dépasse pas le coût d’acquisition TTC du véhicule. En cas de non-respect des engagements, comme la revente du véhicule avant un an ou un kilométrage insuffisant (moins de 6 000 km), l’État peut exiger le remboursement intégral ou partiel de l’aide. La transparence et la conformité sont donc essentielles.
Démarches administratives
Les demandes de prime à la conversion doivent être effectuées en ligne, sur le site de l’Agence de services et de paiement (ASP), dans les six mois suivant la facturation du véhicule (ou le premier loyer en cas de location). Le dossier doit inclure la facture, les cartes grises, l’attestation de destruction du véhicule mis à la casse, un justificatif de domicile et la preuve du revenu fiscal de référence. Si l’aide est avancée par le concessionnaire, elle apparaîtra déduite sur la facture. Sinon, elle sera versée directement au bénéficiaire après validation du dossier.
Une alternative : le rétrofit
Si vous possédez une voiture thermique ancienne mais souhaitez la conserver tout en réduisant son impact environnemental, le rétrofit peut être une solution. Il s’agit de remplacer le moteur thermique par un moteur électrique homologué. Cette transformation est éligible à une prime spécifique pouvant aller jusqu’à 2 500 €, avec une bonification supplémentaire de 1 000 € pour les habitants des zones à faibles émissions. Là encore, les démarches s’effectuent en ligne, avec des justificatifs techniques précis à fournir.