Face aux bouleversements commerciaux engendrés par les surtaxes américaines sur les importations européennes, BMW fait preuve d’une solidité remarquable. Le constructeur allemand a annoncé le maintien de ses prévisions financières pour 2025, malgré un contexte fiscal défavorable et des coûts douaniers qui s’envolent. Une position qui contraste avec celle de plusieurs concurrents, contraints de revoir à la baisse leurs ambitions.
Des résultats stables malgré la pression
BMW prévoit un résultat avant impôts équivalent à celui de 2024, soit un peu moins de 11 milliards d’euros. Sa marge opérationnelle (EBIT) sur l’activité automobile reste attendue entre 5 % et 7 % pour l’ensemble de l’année, un niveau jugé solide compte tenu des turbulences actuelles.
Au deuxième trimestre 2025, la marge EBIT de la division automobile a atteint 5,4 %, en léger retrait par rapport aux prévisions des analystes (5,5 %), mais toujours dans la fourchette cible. Le groupe anticipe un impact global des tarifs à hauteur de 1,25 point de pourcentage sur la rentabilité de cette division pour l’année en cours.
Une stratégie industrielle adaptée au marché américain
BMW doit en grande partie sa résilience à sa forte implantation locale aux États-Unis. L’usine de Spartanburg, en Caroline du Sud, constitue la plus grande unité de production du groupe et fait de BMW le premier exportateur automobile américain en valeur. Cette présence industrielle sur le territoire américain permet de limiter les effets des nouvelles taxes douanières imposées aux véhicules européens.
En anticipant depuis plusieurs années un durcissement des relations commerciales, BMW a su répartir sa production de façon stratégique. Cette capacité d’adaptation devient aujourd’hui un atout décisif face à la concurrence.
Livraisons mondiales : entre stabilité et contrastes régionaux
Les volumes livrés au deuxième trimestre 2025 témoignent d’une dynamique contrastée. Les ventes combinées des marques BMW, Mini et Rolls-Royce sont globalement restées stables par rapport à l’année précédente. On note cependant des variations régionales significatives :
- Une hausse de 10 % des ventes en Europe, portée par la reprise post-électorale et les primes locales à la conversion.
- Une progression modérée de 1,4 % aux États-Unis, malgré la pression tarifaire.
- Un recul de près de 14 % sur le marché chinois, affecté par une baisse de la demande premium et une concurrence accrue des constructeurs locaux.
Impact tarifaire estimé et projections financières
BMW évalue le coût total des tarifs douaniers américains à environ 1,8 milliard de dollars pour l’année 2025. Cette estimation inclut les droits de douane sur les voitures produites en Europe et exportées vers les États-Unis, ainsi que les frais liés à la réorganisation logistique nécessaire.
Indicateur | Valeur estimée 2025 | Évolution par rapport à 2024 |
---|---|---|
Résultat avant impôts | ≈ 11 Mds € | Stable |
Marge EBIT automobile | 5,4 % (T2) / 5–7 % (prévu annuel) | Légère baisse |
Coût des tarifs douaniers | 1,8 Mds $ | +80 % |
Livraisons globales | Stable | ± 0 % |
Ventes en Chine | -14 % | Forte baisse |
Une confiance affichée, mais lucide
Le CEO Oliver Zipse se veut confiant, tout en restant prudent. Il salue la décision politique d’encadrer les tarifs à 15 % entre les États-Unis et l’Union européenne, mais insiste sur l’importance de la rapidité d’application de ces mesures. BMW anticipe également la possibilité de mécanismes d’ajustement compensatoire entre les véhicules importés et ceux produits localement, même si leur mise en œuvre à grande échelle reste hypothétique.
Contrairement à d’autres groupes automobiles européens qui ont réduit ou suspendu leurs prévisions, BMW maintient sa trajectoire grâce à une stratégie industrielle agile, une demande soutenue sur ses marchés historiques et une capacité d’absorption financière solide. Un positionnement qui confirme son statut de pilier du premium mondial face aux incertitudes commerciales.