Malgré un contexte économique complexe et les tensions commerciales croissantes entre les blocs américain et européen, BMW reste confiant dans ses perspectives pour l’année 2025. Le constructeur bavarois affiche une résilience remarquable, portée par une demande mondiale robuste, une stratégie industrielle solide et une accélération de l’électrification de sa gamme.
Une stabilité des ventes à l’échelle mondiale
Au deuxième trimestre 2025, les livraisons mondiales du groupe BMW (incluant les marques BMW, Mini et Rolls-Royce) sont restées stables, avec des dynamiques contrastées selon les régions. L’Europe enregistre une croissance soutenue de +10 %, confirmant le retour de la demande dans un marché post-pandémique. Les États-Unis progressent légèrement à +1,4 %, tandis que la Chine recule de près de –14 % en raison d’un ralentissement local marqué et d’une pression concurrentielle renforcée.
Des fondamentaux financiers solides
BMW affiche un chiffre d’affaires de 67,685 milliards d’euros au premier semestre 2025, en recul de 8 % par rapport à 2024. Ce repli s’explique principalement par les effets de change défavorables et les ajustements de production liés aux droits de douane. Malgré cela, la marge opérationnelle (EBIT) du segment automobile reste dans la fourchette annoncée de 5,0 à 7,0 %, atteignant 5,4 % au deuxième trimestre.
Le groupe prévoit un impact total des nouveaux tarifs douaniers de l’ordre de 1,56 milliard d’euros en 2025, soit une réduction attendue d’environ 1,25 point sur la marge EBIT. Cette anticipation avait été intégrée dans les prévisions dès le mois de mars, ce qui explique le maintien des objectifs annuels sans révision.
Une stratégie industrielle bien ancrée
L’une des clés de la stabilité de BMW réside dans sa stratégie industrielle internationale. L’usine de Spartanburg, en Caroline du Sud, constitue un pilier central du dispositif : elle est non seulement la plus grande unité de production du groupe à l’échelle mondiale, mais aussi le premier exportateur de véhicules des États-Unis vers l’Europe, avec plus de 10 milliards d’euros d’exportations annuelles.
Cette intégration verticale permet à BMW d’amortir les chocs commerciaux et de maintenir ses engagements de production sans recourir à des relocalisations précipitées ou des hausses tarifaires majeures pour les clients finaux.
Une électrification en nette accélération
Le tournant vers la mobilité électrique constitue un autre levier de croissance pour le groupe. BMW a franchi le cap symbolique de son 1,5 millionième véhicule tout électrique livré au cours du trimestre. Les modèles 100 % électriques (BEV) ont représenté plus de 111 000 livraisons au deuxième trimestre 2025, tandis que les véhicules électrifiés (BEV + PHEV) ont atteint un total de 318 949 unités sur le semestre, en progression de +18,5 % sur un an.
Performances par segment
Segment | Livraisons T2 2025 | Évolution vs T2 2024 |
---|---|---|
BMW Group (total) | ~596 000 | Stable |
Europe | +10 % | Hausse |
États-Unis | +1,4 % | Légère hausse |
Chine | –14 % | Baisse |
Véhicules BEV | 111 000 | +22 % |
Modèles électrifiés (BEV + PHEV) | 318 949 | +18,5 % |
Les divisions spécialisées aussi en progression
BMW M GmbH, la division sportive de la marque, signe un nouveau record au premier semestre 2025 avec plus de 100 000 unités vendues, soit une croissance de +6,5 %. Cette performance démontre l’appétit persistant du public pour les modèles hautes performances, même en période d’incertitudes économiques.
Cap sur la rentabilité maîtrisée
La stratégie financière du groupe repose désormais sur une discipline renforcée. Les investissements R&D et CAPEX, très élevés en 2024 pour soutenir le lancement de la plateforme électrique Neue Klasse, ont été partiellement réduits en 2025. Cette orientation vise à stabiliser les flux de trésorerie libre tout en maintenant un portefeuille produit dynamique et attractif.
En parallèle, les hausses de prix ont été limitées afin de préserver la compétitivité, ce qui permet à BMW de renforcer sa position sur les segments premium face à des concurrents comme Mercedes-Benz ou Tesla.
Conclusion : une vision long terme confortée
En confirmant ses objectifs annuels malgré les incertitudes, BMW démontre sa capacité à piloter sa trajectoire stratégique avec rigueur et agilité. Entre maîtrise des coûts, solidité industrielle, montée en puissance de l’électrique et demande soutenue en Europe, le constructeur affiche un cap clair. Si les vents contraires persistent, BMW semble bien équipé pour y faire face sans renoncer à sa transformation de fond.