Longtemps emblème d’un rallye rétro flamboyant, la Renault R5 Turbo renaît aujourd’hui dans une version 100 % électrique baptisée R5 Turbo 3E. Mais loin de s’en tenir au simple exercice de style nostalgique, ce bolide électrisé semble prêt à se mesurer aux plus grandes références du genre, jusqu’à envisager un passage remarqué sur la mythique boucle nord du Nürburgring. Face à Porsche et Xiaomi, Renault pourrait bien jouer une carte inattendue dans la bataille des chronos.
Une icône rechargée à bloc
Avec la R5 Turbo 3E, Renault réinvente un mythe. Produite à 1 980 exemplaires à partir de 2027 dans l’usine de Dieppe, cette version radicale électrique incarne un virage assumé vers la performance moderne, tout en rendant hommage au look spectaculaire de la R5 Turbo des années 80. Large carrosserie en carbone, aileron imposant, signature visuelle néo-rétro et esprit rallye ravivent immédiatement la mémoire des puristes, mais le contenu technique, lui, n’a rien de rétro.
Des performances dignes d’une supercar
Dotée de deux moteurs positionnés sur l’essieu arrière, la R5 Turbo 3E développe une puissance cumulée de 400 kW, soit 544 chevaux, et un couple impressionnant de 4 800 Nm. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,5 secondes, pour une vitesse de pointe annoncée à 270 km/h. Sa batterie lithium-ion de 70 kWh, en architecture 800 V, autorise une recharge ultra-rapide jusqu’à 350 kW. Le poids, contenu à 1 450 kg, permet de préserver l’agilité du châssis, avec une répartition des masses pensée pour la propulsion pure.
Un futur tour du Nürburgring ?
Dans les mois à venir, Renault prévoit d’amener la R5 Turbo 3E sur la célèbre Nordschleife. Cette étape pourrait servir à inscrire un temps de référence et à positionner la voiture dans le cercle très restreint des compactes électriques sportives de haut niveau. Le Nürburgring est devenu un terrain d’expression incontournable pour les constructeurs désireux de prouver la légitimité de leurs modèles électriques, au même titre que les sportives thermiques de référence.
Porsche et Xiaomi comme rivaux déclarés
La démarche de Renault trouve un écho direct dans les récentes performances de deux géants. Porsche, avec sa Taycan Turbo GT, règne sur la catégorie des berlines électriques performantes, tandis que Xiaomi, nouveau venu inattendu sur le marché, a fait sensation avec son SU7 Ultra. Cette dernière a signé un chrono record au Nürburgring en 7 minutes et 4 secondes, devenant la berline électrique de série la plus rapide sur le circuit allemand. Ces références servent aujourd’hui de mètre-étalon pour tout constructeur ambitieux sur le segment électrique sportif.
Une stratégie audacieuse pour Renault
En confrontant symboliquement la R5 Turbo 3E à des mastodontes comme Porsche ou Xiaomi, Renault ne cherche pas seulement un résultat chronométrique. L’objectif est aussi de montrer que la marque au losange peut conjuguer patrimoine automobile et innovation radicale. Alors que d’autres modèles électriques misent sur la rationalité ou l’autonomie, Renault affirme une vision émotionnelle et passionnelle de la mobilité électrique, où le plaisir de conduite et le style restent au centre du projet.
Ce que l’on sait du modèle
Caractéristique | Valeur |
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Puissance | 400 kW (544 ch) |
Couple | 4 800 Nm |
0–100 km/h | 3,5 s |
Batterie | 70 kWh – 800 V |
Poids | 1 450 kg |
Prix estimé | 155 000 € |
Production | 1 980 unités à partir de 2027 |
Une bataille d’image autant que de technologie
En cas de chrono publié sur le Nürburgring, la R5 Turbo 3E pourrait ne pas battre les records absolus, mais elle marquerait l’entrée de Renault dans une nouvelle ère. Le message serait clair : les voitures électriques ne sont pas que des outils de déplacement, elles peuvent aussi faire vibrer. Dans un monde où la transition énergétique s’accompagne parfois de la perte d’émotion automobile, Renault tente de démontrer qu’il est possible d’aller vite, fort, et avec style.