Le géant japonais de l’automobile Toyota franchit un cap décisif : dès 2028, ses premiers véhicules électriques (VE) sortiront des chaînes de montage d’une usine européenne. Cette nouvelle orientation stratégique marque une rupture dans l’approche prudente du constructeur vis-à-vis du marché des VE. L’Europe deviendra ainsi un centre névralgique de la stratégie électrique de Toyota, en réponse aux exigences réglementaires et à une concurrence mondiale toujours plus intense.
Une implantation stratégique en République tchèque
Le site retenu pour cette ambitieuse production est l’usine de Kolín, en République tchèque. Déjà connue pour la fabrication des modèles Aygo X et Yaris, cette unité sera entièrement modernisée pour accueillir la production de véhicules 100 % électriques. Grâce à sa situation géographique centrale en Europe, la République tchèque offre un accès logistique optimal et un tissu industriel automobile solide. De plus, les coûts de production y sont environ 30 % inférieurs à ceux de l’Allemagne, un atout majeur dans un marché sous pression tarifaire.
Capacité et montée en puissance progressive
La capacité annoncée avoisine les 100 000 véhicules électriques par an. Cette cadence devrait être atteinte rapidement après le démarrage, prévu pour 2028. Pour permettre cette transition, Toyota engage un investissement de plusieurs millions d’euros afin d’adapter ses lignes de production et former les équipes aux nouvelles exigences techniques de l’électrique.
Une offensive produit inédite pour le marché européen
En parallèle, Toyota prévoit de lancer une gamme complète de véhicules zéro émission spécifiquement pensée pour l’Europe. D’ici 2026, pas moins de 14 modèles électriques seront disponibles, incluant des SUV, des citadines et des berlines. Parmi les premiers attendus figurent :
- Une version revue du SUV bZ4X
- Le C-HR+ en déclinaison 100 % électrique
- Le Urban Cruiser EV, modèle urbain compact
La marque premium Lexus accompagnera cette transition avec trois modèles 100 % électriques supplémentaires, renforçant ainsi l’offre haut de gamme du groupe.
Pourquoi produire en Europe ?
Cette décision stratégique s’inscrit dans un contexte de durcissement des normes européennes, notamment avec le règlement Euro 7 et l’objectif de neutralité carbone pour les voitures neuves à l’horizon 2035. En produisant localement, Toyota réduit également sa dépendance à l’importation depuis l’Asie, optimisant sa chaîne logistique tout en diminuant son empreinte carbone. C’est aussi une réponse directe à la montée en puissance des marques chinoises en Europe, qui commencent à grignoter des parts de marché grâce à leurs modèles compétitifs et technologiques.
Calendrier prévisionnel des lancements
| Année | Modèles prévus | Segment |
|---|---|---|
| 2025 | bZ4X (nouvelle version), C-HR+, Urban Cruiser EV | SUV / Urbain |
| 2026 | 3 modèles Lexus + 3 nouveaux modèles Toyota | Premium / Compact / Familial |
| 2028 | Lancement officiel de la production locale en Tchéquie | Tous segments |
Une ambition globale, mais une exécution locale
Avec cette implantation européenne, Toyota démontre sa capacité à s’adapter à la transformation rapide du marché automobile. Loin d’abandonner sa stratégie multi-énergie (hybride, hybride rechargeable, pile à combustible), le constructeur montre qu’il sait aussi miser pleinement sur le 100 % électrique là où cela s’impose. Le défi sera désormais de transformer cette ambition industrielle en succès commercial, dans un marché où la bataille des prix, de l’autonomie et de l’image fait rage.
Si tout se déroule comme prévu, l’usine de Kolín pourrait devenir un pilier de la compétitivité européenne de Toyota à l’ère de l’électromobilité. Un virage stratégique observé de près par les autres acteurs historiques du secteur.
