Aston Martin sous pression tarifaire aux États-Unis

Accueil » Actualités automobiles » Aston Martin sous pression tarifaire aux États-Unis

Dernière mise à jour le 01 août 2025
Aston Martin sous pression tarifaire aux États-Unis

Le premier semestre 2025 a été rude pour Aston Martin. La célèbre marque britannique de voitures de luxe subit de plein fouet les nouvelles mesures protectionnistes américaines. L’instauration de droits de douane majorés sur les véhicules importés a lourdement impacté ses résultats financiers et forcé le constructeur à revoir ses plans à court terme. Malgré une stratégie logistique agile et des ajustements tarifaires, la marque a dû encaisser un recul important de son chiffre d’affaires, une perte opérationnelle accrue et un avertissement sur ses objectifs annuels.

Un semestre plombé par les nouvelles taxes américaines

Les droits de douane appliqués aux véhicules britanniques ont bouleversé les flux commerciaux d’Aston Martin. Depuis avril, seuls les 100 000 premiers véhicules exportés depuis le Royaume-Uni vers les États-Unis bénéficient d’un tarif préférentiel de 10 %. Au-delà, la taxe grimpe à 27,5 %. Pour ne pas subir cette surtaxe, la marque a précipité l’expédition massive de ses modèles vers le sol américain avant la clôture de ce quota, orchestrant en juin une opération logistique qualifiée de « mammouth » par la direction. Malgré cette anticipation, l’impact sur les comptes est tangible.

Des chiffres en net recul

Le chiffre d’affaires semestriel chute de 25 % par rapport à l’an dernier, tombant à 454,4 millions de livres sterling. Les livraisons diminuent légèrement à 1 922 unités, mais l’effet combiné de la baisse des volumes et des marges a généré une perte opérationnelle ajustée de 134,7 millions de livres, en aggravation par rapport à 2024. Le groupe admet ne plus viser de bénéfice pour l’année 2025, mais simplement un équilibre opérationnel.

Indicateur H1 2024 H1 2025 Évolution
Chiffre d’affaires ≈ 603 M£ 454,4 M£ –25 %
Livraisons ≈ 2 000 unités 1 922 unités –4 %
Résultat opérationnel ajusté –106,1 M£ –134,7 M£ Dégradation

Des contre-mesures immédiates

Pour amortir le choc, Aston Martin a adopté plusieurs mesures ciblées :

  • Augmentation progressive des prix de vente aux États-Unis (+3 % en moyenne)
  • Optimisation des flux logistiques pour respecter les quotas douaniers
  • Réduction des coûts fixes, notamment par la suppression de 5 % des effectifs les plus coûteux
  • Préparation d’un plan de financement incluant une levée de fonds de 125 millions de livres

Ces actions devraient limiter la pression sur les marges brutes, mais ne suffisent pas à annuler l’impact des taxes, estimé à environ 30 millions de livres pour le semestre.

Une dépendance au marché américain difficile à gérer

Le marché nord-américain représente environ 30 % des ventes d’Aston Martin. Ce niveau d’exposition rend toute instabilité commerciale particulièrement délicate à absorber. La direction envisage désormais un rééquilibrage vers d’autres zones géographiques, bien que la demande chinoise reste elle aussi en repli (–9 % sur la zone Asie-Pacifique). Dans ce contexte, Aston Martin mise davantage sur ses modèles personnalisés à forte marge et prépare l’introduction de nouveautés attendues pour 2026.

Préparer l’avenir malgré les vents contraires

Malgré ces turbulences, le groupe conserve son objectif stratégique de long terme : atteindre un chiffre d’affaires annuel de 2,5 milliards de livres d’ici 2027‑2028, avec des marges plus élevées, notamment via des éditions spéciales et des projets exclusifs. En parallèle, 400 millions de livres seront investis dans le développement de nouvelles technologies, probablement autour de l’électrification et de la connectivité embarquée.

En attendant, Aston Martin doit faire preuve de résilience et de flexibilité. Le second semestre sera crucial pour confirmer ou non la capacité du constructeur à absorber le choc des politiques commerciales américaines tout en préservant sa trajectoire de transformation.

Dimitri Hubert
Dimitri Hubert

Passionné par les voitures depuis son plus jeune âge, Dimitri a travaillé pendant 20 ans dans un garage automobile et pendant 10 ans chez un concessionnaire. Aujourd'hui, il partage son expertise à travers des analyses détaillées et des retours d'expériences sur l'univers automobile.

Vous pourriez aussi être intéressé par :