Deux coupé-cabriolets quatre places, deux toits en dur qui se replient par magie, et une même promesse : rouler cheveux au vent sans sacrifier la vie quotidienne. La Peugeot 307 CC HDi 136 et la Renault Mégane CC dCi ont incarné l’âge d’or des « CC » au milieu des années 2000. Au-delà du style, elles opposent deux mises au point bien distinctes : rondeur et confort côté Peugeot, vivacité et coffre géant côté Renault. Voici notre comparatif détaillé pour comprendre laquelle correspond le mieux à vos usages en 2025.
Moteurs et performances : couple contre chrono
La 307 CC adopte le 2.0 HDi 136 (DW10) : 136 ch à 4 000 tr/min et 320 Nm dès 2 000 tr/min. C’est ample, souple et très utilisable, avec un 0-100 km/h en 10,3 s et une V-max de 208 km/h. En face, la Mégane II CC retient le 1.9 dCi 130 : 130 ch, 300 Nm à 2 000 tr/min, 0-100 en 9,6 s et 203 km/h en pointe. À la conduite, la Renault apparaît un soupçon plus vive, la Peugeot plus ronde et filtrée. Côté consommation mixte, les fiches d’époque donnent 6,0 l/100 km (159 g/km CO₂) pour la 307 et 5,8 l/100 km (154 g/km CO₂) pour la Mégane : des valeurs très proches en usage réel, la différence se jouant surtout sur le type de parcours.
Vie à bord et coffre : avantage Renault… sauf décapotée
Le cœur de l’expérience « CC » se niche dans la praticité. Avec le toit en place, la Mégane II écrase le segment : 490 l de coffre, de quoi partir à quatre sans compromis. Toit replié, elle rend du terrain (190 l) alors que la 307 CC fait un peu mieux avec 204 l. À l’avant, la Peugeot soigne la position de conduite et le confort de siège ; la Renault mise sur une présentation plus épurée et une assise ferme mais accueillante sur long trajet. L’espace à l’arrière est similaire : des places « d’appoint » qui dépannent réellement sur des trajets urbains/péri-urbains.
Tenue de route et confort : deux philosophies
La 307 CC privilégie le confort et l’agrément tranquille : direction précise, filtrage soigné, mais un poids qui se rappelle lorsqu’on hausse le rythme (roulis, sous-virage plus précoce). La Mégane CC cultive un côté grand tourisme : direction directe, bon grip, contrôle de caisse sérieux malgré un tarage globalement souple. Les deux restent prévisibles et sûres, avec l’appui rassurant des liaisons au sol spécifiques aux versions CC.
Mécanique de toit : points de vigilance incontournables
Sur ces cabriolets, la cinématique de toit conditionne la satisfaction d’usage. 307 CC : surveiller messages d’erreur (« roof mechanism faulty »), niveau du fluide hydraulique, micro-interrupteurs et capteurs de position ; un contrôle du bocal dans le coffre et une écoute des vérins/pompe en fonctionnement sont des basiques. Mégane CC : cas de toit bloqué nécessitant recalibrage, drains d’évacuation à déboucher pour éviter les infiltrations, joints à graisser et capteurs à contrôler. Dans les deux cas, un cycle complet d’ouverture/fermeture à l’essai est non négociable.
Fiabilité et entretien des diesels : mode d’emploi
Le 2.0 HDi 136 est réputé pour sa sobriété et son couple. Les points d’attention : EGR/FAP (surtout en usage urbain), volant bi-masse et périphériques d’injection. Le 1.9 dCi 130 a offert d’excellentes prestations mais peut souffrir, selon l’historique, d’EGR encrassée, débitmètre capricieux, injecteurs et turbo fragilisés par des vidanges trop espacées. Dans les deux cas, privilégier des entretiens réguliers et rapprochés, un carburant de qualité et des trajets permettant de régénérer correctement le FAP.
Dimensions, masses et aérodynamique
Les gabarits sont proches : 307 CC phase 2 à 4 361×1 760×1 420 mm et ~1 430–1 450 kg, Cx d’environ 0,31. Mégane II CC à 4 355×1 777×1 434 mm pour ~1 425 kg. La Renault paraît un chouïa plus large en perçue, la Peugeot annonce un aérodynamisme très soigné pour son époque.
Budget 2025 : des plaisirs accessibles, au bon dossier
Le marché d’occasion français reste fourni. Une 307 CC HDi se négocie typiquement entre ~1 700 et ~9 000 € selon kilométrage, état et historique ; la Mégane CC diesel (II ou III) gravite entre ~3 000 et ~9 000 €. Les exemplaires à plus de 150 000 km sont monnaie courante : l’état du toit, l’étanchéité et la tenue du dossier d’entretien font la différence.
| Critère | Peugeot 307 CC HDi 136 | Renault Mégane II CC 1.9 dCi 130 |
|---|---|---|
| Moteur / Couple | 2.0 HDi, 136 ch / 320 Nm @ 2 000 tr/min | 1.9 dCi, 130 ch / 300 Nm @ 2 000 tr/min |
| 0–100 km/h / V-max | 10,3 s / 208 km/h | 9,6 s / 203 km/h |
| Conso mixte / CO₂ | ≈ 6,0 l/100 km / 159 g/km | ≈ 5,8 l/100 km / 154 g/km |
| Coffre toit fermé / ouvert | 350 l / 204 l | 490 l / 190 l |
| Dimensions (L×l×h) | 4 361 × 1 760 × 1 420 mm | 4 355 × 1 777 × 1 434 mm |
| Masse à vide (approx.) | ~ 1 430–1 450 kg | ~ 1 425 kg |
| Budget observé (2025) | ~ 1 700 à 9 000 € | ~ 3 000 à 9 000 € |
Check-list d’achat : ne rien laisser au hasard
- Toit rétractable : faire un cycle complet à froid puis à chaud ; absence d’à-coups, bruits anormaux, messages d’erreur ; contrôle du niveau hydraulique (Peugeot) et état/étanchéité des drains (Renault).
- Étanchéité : jets d’eau/pluie, vérification des joints, tapis et fond de coffre secs ; absence d’odeurs d’humidité.
- Chaîne cinématique : embrayage/volant bi-masse, fonctionnement régulier au ralenti, pas de trou à l’accélération ; régénération FAP conforme.
- Train roulant & freins : silentblocs, biellettes, amortisseurs ; freinage droit et endurant.
- Dossier d’entretien : factures régulières (vidanges rapprochées), interventions EGR/FAP documentées, distribution à jour.
- Essai routier : capote ouverte/fermée, vibrations parasites, alignements de portes et de couvercle de coffre.
Verdict d’usage
Vous voulez la polyvalence maximalisée toit en place et un brin de vivacité en plus ? La Mégane II CC 1.9 dCi 130 s’impose grâce à son coffre de déménageur et à ses reprises solides. Vous cherchez le couple disponible, un confort plus moelleux et un coffre un peu plus accueillant décapotée ? La 307 CC HDi 136 vous parlera davantage. Dans les deux cas, un exemplaire bien suivi, à la cinématique de toit saine et à l’étanchéité maîtrisée, reste la clé pour profiter longtemps du meilleur des « CC » sans mauvaise surprise.
