Le système de bonus-malus, aussi appelé coefficient de réduction-majoration (CRM), est au cœur du calcul des primes d’assurance auto en France. Il récompense les conducteurs prudents et sanctionne les comportements à risque, en ajustant le montant de la cotisation selon l’historique de sinistres.
Qu’est-ce que le bonus-malus ?
Le bonus-malus est un mécanisme légal instauré pour inciter les automobilistes à adopter une conduite responsable.
Chaque conducteur débute avec un coefficient de 1,00, appelé coefficient neutre.
En cas d’année sans accident responsable, il bénéficie d’un bonus, c’est-à-dire d’une réduction de sa prime.
En cas d’accident responsable, il subit un malus, soit une majoration de sa cotisation.
Ce coefficient s’applique sur la prime de base fixée par l’assureur. Il est personnel et suit le conducteur : changer de voiture ou d’assurance ne le remet pas à zéro.
Période de calcul
Le coefficient bonus-malus est réévalué chaque année à la date d’échéance du contrat, en tenant compte des sinistres survenus pendant les 12 mois précédents, jusqu’à deux mois avant cette échéance.
Exemple : pour une assurance arrivant à échéance le 31 décembre, la période de référence va du 1er novembre de l’année précédente au 31 octobre de l’année en cours.
Le fonctionnement du bonus
Chaque année sans accident responsable, le conducteur bénéficie d’une réduction de 5 % sur son coefficient.
Autrement dit, le CRM est multiplié par 0,95.
Année sans sinistre | Coefficient CRM | Réduction de prime |
---|---|---|
Départ | 1,00 | – |
1 an sans accident | 0,95 | -5 % |
2 ans sans accident | 0,90 | -10 % |
5 ans sans accident | 0,77 | -23 % |
13 ans sans accident | 0,50 | -50 % (bonus maximal) |
Le bonus maximal est plafonné à 0,50, soit une réduction de moitié de la prime de base. Au-delà, il n’est plus possible d’améliorer le coefficient. Certaines compagnies proposent un bonus protégé : après plusieurs années à 0,50, un sinistre n’annule pas immédiatement le bonus.
Le fonctionnement du malus
À l’inverse, chaque sinistre responsable entraîne une majoration de 25 % du coefficient, multiplié par 1,25.
Pour un accident avec responsabilité partagée, la majoration est réduite à 12,5 % (multiplication par 1,125).
Situation | Facteur appliqué | Exemple (à partir de 1,00) |
---|---|---|
Accident responsable | x 1,25 | 1,00 → 1,25 |
Accident partiellement responsable | x 1,125 | 1,00 → 1,125 |
Deux accidents responsables la même année | x 1,25 × 1,25 = 1,56 | +56 % de prime |
Le malus maximal est limité à 3,50, soit une prime multipliée par 3,5. Après un ou plusieurs sinistres, le coefficient peut redescendre à nouveau en cas de bonne conduite.
Récupération du bonus après un malus
Le système est aussi progressif dans le sens inverse. Chaque année sans sinistre, le coefficient diminue de 5 %, comme pour le bonus classique. Après 2 ans consécutifs sans accident responsable, le conducteur retrouve généralement un coefficient de 1,00, même après un malus important. Certaines compagnies appliquent toutefois des délais variables ou des politiques plus souples selon les profils.
Particularités et cas spécifiques
- Jeunes conducteurs : ils débutent aussi à un coefficient de 1,00, mais leur prime est plus élevée en raison de leur inexpérience.
- Usage professionnel : pour les véhicules utilisés dans un cadre professionnel (livraison, commercial, etc.), les taux de réduction ou de majoration peuvent légèrement varier.
- Changement d’assureur : le CRM est transféré grâce au relevé d’information, document officiel attestant du bonus ou du malus.
- Bonus protégé : certaines assurances conservent le bonus maximal même après un premier sinistre, sous conditions.
Exemple concret
Un conducteur assuré depuis 5 ans sans sinistre a un coefficient de 0,77.
S’il a un accident responsable, son coefficient devient :
0,77 × 1,25 = 0,96.
Sa prime sera donc quasi équivalente à celle d’un conducteur sans bonus.
S’il ne cause plus d’accident l’année suivante, le coefficient retombera à 0,96 × 0,95 = 0,91.
À retenir
Élément | Valeur |
---|---|
Coefficient de départ | 1,00 |
Bonus annuel | -5 % (x 0,95) |
Malus accident responsable | +25 % (x 1,25) |
Malus accident partiel | +12,5 % (x 1,125) |
Bonus minimal | 0,50 |
Malus maximal | 3,50 |
Durée pour atteindre le bonus max | 13 ans sans sinistre |
En conclusion
Le bonus-malus reste un pilier du système d’assurance auto français.
Simple dans son principe mais rigoureux dans son application, il récompense la prudence et sanctionne les comportements risqués, tout en restant encadré par la loi. Bien comprendre son fonctionnement permet à chaque conducteur de mieux anticiper l’évolution de sa prime et d’adopter une conduite plus responsable, bénéfique pour sa sécurité comme pour son portefeuille. Pour aller plus loin : comprendre le bonus malus avec cet article.