Le nouvel accord commercial conclu entre les États-Unis et l’Union européenne marque un tournant majeur pour les constructeurs automobiles allemands. Grâce à la mise en place d’un tarif douanier uniformisé de 15 % sur les véhicules importés, BMW et Mercedes-Benz enregistrent un gain combiné estimé à 4,78 milliards de dollars. Un soulagement stratégique pour ces deux groupes, alors que les tensions commerciales menaçaient d’asphyxier leurs ventes sur le marché américain.
Des installations américaines qui font la différence
La clé du succès de BMW et Mercedes dans ce nouveau cadre tarifaire réside dans leur capacité à produire localement aux États-Unis. Les deux marques ont massivement investi dans leurs usines de Spartanburg (BMW) et Tuscaloosa (Mercedes-Benz), permettant de limiter les importations directes depuis l’Europe et de bénéficier pleinement du mécanisme de compensation mis en place dans l’accord.
En 2024, BMW a exporté environ 225 000 véhicules produits en Caroline du Sud vers d’autres marchés, tandis que Mercedes-Benz a expédié plus de 170 000 unités depuis l’Alabama. Ces volumes permettent à chaque constructeur de rééquilibrer les flux commerciaux avec l’Europe et de compenser une large part des nouveaux droits d’entrée aux États-Unis.
Un mécanisme de compensation avantageux
L’accord prévoit un dispositif d’ajustement basé sur la valeur des exportations de véhicules produits localement. Autrement dit, plus un constructeur exporte de voitures « made in USA » vers d’autres marchés, plus il peut importer de véhicules européens sans subir pleinement l’impact du tarif de 15 %. Ce système, pensé pour encourager la production locale tout en conservant une certaine fluidité des échanges, se révèle particulièrement rentable pour BMW et Mercedes.
Comparaison entre les grands constructeurs
Constructeur | Production locale USA | Exportations depuis USA | Gain estimé grâce à l’accord |
---|---|---|---|
BMW | Spartanburg, SC | ~225 000 véhicules/an | ~2,6 milliards $ |
Mercedes-Benz | Tuscaloosa, AL | ~170 000 véhicules/an | ~2,18 milliards $ |
Volkswagen | Chattanooga, TN | Faibles volumes d’exportation | Gain limité |
Porsche / Volvo | Pas d’usine significative | Importation quasi-totale | Impact négatif |
Une victoire à relativiser pour l’industrie européenne
Si BMW et Mercedes tirent pleinement parti du nouveau dispositif, l’ensemble du secteur automobile européen ne peut pas en dire autant. Les marques qui ne produisent pas aux États-Unis subissent de plein fouet le nouveau tarif, qui reste nettement plus élevé que les 2,5 % en vigueur avant les tensions commerciales. Pour ces constructeurs, l’accord ne résout pas les déséquilibres, mais offre au mieux une solution temporaire.
Du côté des investisseurs, les marchés ont salué la nouvelle par une hausse modérée des actions BMW et Mercedes-Benz, malgré une certaine volatilité. Les analystes financiers estiment que ce gain de 4,78 milliards reste en deçà de ce qu’une suppression totale des tarifs aurait permis, mais représente un soulagement comparé à une éventuelle taxe de 30 % sur les importations européennes initialement envisagée.
Une stratégie gagnante pour les années à venir
BMW et Mercedes démontrent une fois de plus l’intérêt d’une implantation industrielle solide à l’étranger. En misant sur une production américaine dès les années 2000, les deux constructeurs allemands récoltent aujourd’hui les fruits d’une vision long terme. À l’inverse, leurs concurrents devront désormais adapter leur modèle s’ils souhaitent maintenir leur compétitivité face à ces nouveaux équilibres géopolitiques et commerciaux.