Pourquoi Red Bull domine-t-elle moins la F1 actuellement ?

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Red Bull Racing a régné en maître sur la Formule 1 ces dernières saisons, avec des victoires écrasantes et une avance apparemment insurmontable. Cependant, en 2024, la domination de l’équipe autrichienne semble s’éroder. Alors que la saison avance, Ferrari, McLaren et Mercedes commencent à rattraper leur retard. Comment expliquer cette baisse de régime ? Est-ce une tendance passagère ou l’annonce de la fin de l’hégémonie de Red Bull en F1 ? Cet article explore les facteurs clés qui expliquent cette diminution des performances et les défis auxquels l’équipe est confrontée.

1. Une fenêtre de performance étroite

L’un des principaux problèmes qui affecte la RB20, la monoplace actuelle de Red Bull, est sa fenêtre de performance extrêmement réduite. Christian Horner, directeur principal de l’équipe, a reconnu que la voiture a du mal à fonctionner en dehors de conditions de course idéales. Cela signifie que lorsque la monoplace est réglée de manière optimale et sur des circuits convenant à son profil aérodynamique, elle reste compétitive. Mais dès que les conditions changent, comme des pistes plus bosselées ou des températures de pneus difficiles à gérer, la voiture devient instable.

La RB20 souffre d’une « déconnexion dans l’équilibre », selon Horner, ce qui pousse l’équipe à essayer de compenser certains problèmes en ajustant les réglages, ce qui en crée de nouveaux. Ce cercle vicieux a été mis en évidence à Monza, où Red Bull n’a pas pu se battre pour le podium. Cette déconnexion entre les données issues de la soufflerie et les performances réelles sur la piste complique encore la tâche pour maintenir la voiture dans sa fenêtre de performance idéale.

2. Les limites des circuits bosselés

Les circuits comme Monaco, Imola et Monza ont révélé une faiblesse majeure de la RB20 : son incapacité à bien absorber les bosses et les bordures. Ce problème a été particulièrement visible à Monaco, où ni Max Verstappen ni Sergio Pérez n’ont réussi à rouler efficacement sur les bordures. Contrairement à d’autres circuits où Red Bull excelle grâce à une assiette basse, ces pistes plus accidentées forcent l’équipe à relever la hauteur de caisse pour éviter d’endommager le fond plat. Or, cette perte d’appui a un impact direct sur la vitesse de pointe et l’efficacité aérodynamique.

Le problème remonte à 2022, mais il a été masqué par l’avantage de performance écrasant de la RB19. À mesure que les autres équipes rattrapent leur retard, cette faiblesse devient de plus en plus apparente. La suspension arrière, bien que performante sur les circuits plats, ne parvient pas à absorber les changements de carrossage et les bosses sur des tracés comme Monaco, créant des rebonds mécaniques qui nuisent à la performance globale.

3. Un développement complexe et restreint

Un autre facteur crucial de la baisse de performance de Red Bull réside dans les restrictions liées au plafond budgétaire et au temps limité en soufflerie. Ces limitations freinent l’évolution rapide de la monoplace, nécessaire pour surmonter les difficultés rencontrées. En effet, alors que les équipes comme Ferrari et McLaren continuent de développer leurs monoplaces, Red Bull est confrontée à des restrictions plus sévères, notamment à cause de leur domination en 2023.

Christian Horner a reconnu que le développement de la RB20 pourrait être entravé par ces restrictions, ce qui rend difficile l’élargissement de la fenêtre de performance de la voiture. L’accent mis sur la complexité du design de la voiture pourrait également être un obstacle, l’équipe se demandant même si elle n’est pas allée trop loin dans cette direction. Simplifier certains aspects pourrait être une solution, mais cela prend du temps, un luxe que Red Bull n’a pas à huit Grands Prix de la fin de la saison.

4. Les pneus et les circuits front limited

Les pneus jouent également un rôle majeur dans la performance des monoplaces, et Red Bull a particulièrement souffert sur des circuits dits “front limited”. Ces circuits, qui exigent un train avant performant, posent problème à la RB20. À Miami et Imola, la voiture n’a pas été capable de maintenir son rythme habituel, notamment en raison de la gestion des pneus. À Miami, par exemple, Max Verstappen s’est retrouvé en difficulté à cause de la dégradation imprévue des pneus, malgré une qualification en pole position.

Le comportement erratique des pneus sur certains circuits met en lumière les difficultés de Red Bull à maintenir une stabilité de course. Les réglages nécessaires pour corriger ce problème impactent d’autres aspects de la performance de la voiture, créant un effet domino qui finit par affecter la compétitivité globale de la monoplace.

5. Le rôle du DRS et des réglages aérodynamiques

Un autre aspect clé de la domination déclinante de Red Bull est lié au système DRS (Drag Reduction System). Bien que la RB20 soit rapide, elle semble moins dominante en ligne droite, surtout sur des circuits comme Monza, où la vitesse de pointe est primordiale. Lors de certaines courses, la monoplace a montré des signes de faiblesse lorsqu’elle ne pouvait pas exploiter pleinement le DRS, laissant la place à des concurrents comme McLaren pour briller dans ces conditions.

De plus, Red Bull a dû ajuster ses réglages aérodynamiques en fonction des circuits, en particulier sur des pistes nécessitant une assiette plus élevée. Ces ajustements ont des répercussions sur la performance globale, notamment en termes de vitesse de pointe, car pour compenser la perte d’appui due à une assiette plus haute, Red Bull doit rouler avec des ailerons arrière plus volumineux, augmentant la traînée.

Conclusion

La domination de Red Bull en Formule 1 est remise en question en 2024. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de régime, notamment une fenêtre de performance étroite, des problèmes de gestion des pneus, une suspension qui peine sur des circuits bosselés, et des limitations de développement dues au plafond budgétaire. Bien que l’équipe reste une force redoutable, ses faiblesses sont désormais plus exposées, surtout face à une concurrence qui progresse rapidement. Si Red Bull veut maintenir son statut de leader, elle devra trouver des solutions à ces problèmes tout en gérant les contraintes liées au développement de la RB20. La fin de saison s’annonce donc cruciale pour l’avenir de l’équipe dans la lutte pour les titres mondiaux.

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