La location d’une voiture peut parfois représenter bien plus qu’un moyen pratique de se déplacer pendant les vacances ou les voyages d’affaires. C’est une libertaison essentielle qui nous offre la flexibilité et l’autonomie nécessaires pour explorer de nouvelles destinations à notre propre rythme. Cependant, ces dernières années, les tarifs de la location de voitures ont fortement augmenté, et la facturation de ce service dépasse parfois même le coût de nos billets d’avion. Cette inflation surprenante suscite des questions inquiètes parmi les consommateurs. Quels sont les facteurs qui ont mené à cette hausse vertigineuse? D’un faible approvisionnement véhiculaire à l’impact imprévu d’une crise sanitaire mondiale, nous plongeons au cœur de cette problématique complexe.
Un phénomène certain est que, de la France aux quatre coins du monde, le nombre de véhicules disponibles à la location a drastiquement diminué, entraînant avec lui une flambée des prix peu favorable aux budgets des voyageurs. Des augmentations si conséquentes qu’elles poussent à reconsidérer nos habitudes en matière de location et à adopter des stratégies inédites pour continuer à voyager sans se ruiner. Cet article vise à décortiquer les raisons de cette situation, à analyser son évolution récente et à envisager ensemble des moyens donc chacun peut atténuer l’impact de ces coûts supplémentaires sur son portefeuille.
Quelles sont les causes de l’augmentation des prix ?
La hausse remarquable des tarifs de location de voitures n’est pas le fruit du hasard. Plusieurs raisons se cachent derrière cette inflation, notamment la diminution du nombre de véhicules disponibles. Ce phénomène résulte de décisions prises par les sociétés de location au cœur de la crise sanitaire, où nombre d’entre elles ont vendu une partie importante de leur flotte face à l’effondrement de la demande. Ainsi, lorsque le tourisme a commencé à reprendre des couleurs à l’issue des confinements, l’offre n’a pas pu répondre à une demande soudainement revitalisée, créant un déséquilibre notable responsable d’une part de la hausse des tarifs.
Hinçant davantage le clou, l’impact de la crise sanitaire a été amplifié par une autre crise, celle de la pénurie de semi-conducteurs. Ces composants électroniques essentiels étant en sous-production, les constructeurs automobiles rencontrent des difficultés à produire des véhicules neufs. Cette rareté s’est répercutée directement sur le marché de la location. Les loueurs, déjà en manque de véhicules en raison de la vente de leur flotte pendant la pandémie, font maintenant face à des obstacles supplémentaires pour renouveler ou augmenter leur parc, précipitant par conséquent un engrenage inflationniste.
Comment les tarifs ont-ils évolué ces dernières années ?
Observons les chiffres pour mieux comprendre l’évolution des tarifs. Entre 2019 et les années suivantes, la trajectoire des prix de la location de voitures s’est envolée. Prendre en location un véhicule est aujourd’hui sensiblement plus coûteux. Si, en 2019, nous pouvions louer une voiture à un prix moyen journalier de 32 €, en 2021, ce coût a grimpé jusqu’à 46 €, révélant une inflation considérable et rapide.
Les exemples concrets de hausses de tarifs dans différentes destinations fournissent des illustrations parlantes de cette hausse. En septembre 2021 à Montréal, la location d’une voiture pour 12 jours se chiffrait aux alentours de 800 €, un montant presque 2,5 fois supérieur aux 350 € demandés pour la même période en 2019. Des cas similaires se retrouvent dans des lieux prisés par les vacanciers comme la Croatie, l’Italie et l’Espagne, où l’augmentation a été de l’ordre de 62 %, 104 % et 85 % respectivement, mettant en lumière la variabilité de cette inflation selon les régions.
Il est à noter que certaines destinations ont été particulièrement touchées. En France, la ville d’Ajaccio a vu ses tarifs locatifs augmenter de 101 %, et Nice de 84 %, reflétant des hausses extraordinaires qui pèsent logiquement sur le budget des voyageurs.
Quelles stratégies pour limiter les coûts ?
Face à l’augmentation spectaculaire des coûts de la location de voiture, adopter des stratégies pour limiter les dépenses devient essentiel. L’une des méthodes les plus efficaces et simples est sans doute la réservation à l’avance. Les données montrent que les utilisateurs anticipent leurs réservations en moyenne 57 jours à l’avance en 2022, une augmentation par rapport aux années précédentes qui trahit une adaptation aux nouvelles réalités du marché. En réservant tôt, il est possible de bénéficier de tarifs plus avantageux et de sécuriser un véhicule même en période de forte demande.
Il est également judicieux d’éviter les options superflues et les assurances complémentaires souvent onéreuses. Il convient de vérifier les couvertures que vous possédez déjà, par exemple, via les cartes de crédit premium qui incluent fréquemment des assurances pour les locations de voitures. De plus, des coûts additionnels peuvent être infligés pour des services annexes inutiles tels que les systèmes GPS intégrés alors que l’utilisation d’applications de navigation sur smartphone peut constituer une alternative gratuite.
De même, la location en dehers des endroits à forte affluence comme les aéroports et les gares peut entraîner une réduction des coûts. Cela vaut la peine d’examiner les locations dans des agences situées en ville, même si cela implique des déplacements supplémentaires à l’arrivée ou au départ. Les tarifs appliqués sont souvent moins élevés loin des zones de transit majeures.
Pourquoi la pénurie de véhicules neufs impacte-t-elle le marché de la location ?
La pénurie de véhicules neufs s’avère être un détail cruciale façonnant le tableau actuel du secteur de la location de voiture. Les constructeurs automobiles, frappés par des problèmes d’approvisionnement divers, notamment en semi-conducteurs, ont vu leur capacité à produire de nouveaux véhicules forte diminuée. De plus, l’accentuation des ventes directes aux particuliers a conduit à une allocation réduite de véhicules neufs pour les entreprises de location.
Les loueurs de voitures, ayant réduit leurs flottes lors de la pandémie, se trouvent encore plus pénalisés face à l’impossibilité de renouveler ou d’agrandir leurs parcs de manière adéquate. Cette situation a engendré une disponibilité limitée de véhicules à louer et, par conséquent, une augmentation des prix pour le consommateur final.
L’impact de la guerre en Ukraine ne fait qu’exacerber ce phénomène. En perturbant l’approvisionnement en métaux indispensables, utilisés dans de multiples composants des véhicules, cette crise géopolitique influe négativement sur la production autant que sur la logistique des usines de construction automobile à l’échelle mondiale.
Simultanément, la pandémie de Covid-19 et les mesures restrictives adoptées dans des endroits clés de la production, comme la région de Shanghai, ont provoqué des interruptions de la chaîne d’approvisionnement et une diminution de des nouveaux véhicules disponibles pour la location. Tous ces éléments convergent créer une offre de plus en plus contrainte, alimentant une hausse constante des tarifs de location de voiture.
Comment les voyageurs s’adaptent-ils à cette situation ?
Les voyageurs, confrontés à ces augmentations de tarifs, ne restent pas pour autant sans agir. Conscients de la tendance à faire des réservations bien plus tôt qu’auparavant, ils adaptent leurs méthodes et planifient leurs locations de voitures longtemps à l’avance pour s’assurer de meilleurs tarifs et d’une disponibilité de véhicules. Ce phénomène s’est intensifié jusqu’à ce que les réservations soient effectuées, pour certains, plus de trois mois avant la date de prise en charge du véhicule, une modification significative par rapport aux habitudes pré-pandémiques.
En parallèle, les agences de voyages conseillent des alternatives aux voyageurs. Confrontées aux mêmes enjeux de prix et de disponibilité, elles suggèrent des solutions comme les transports en commun, le partage de voiture ou même la location de vélos lorsque cela est envisageable. Dans des destinations où la voiture reste indispensable, elles proposent des packages incluant des transferts ou des tours organisés, afin de diminuer la nécessité d’une location individuelle.
La mise à disposition par les plateformes de location de véhicules personnels pourrait également offrir une réponse temporaire à cette problématique. Ces services de partage de voiture permettent aux propriétaires de véhicules de les louer à d’autres utilisateurs, participant ainsi à l’augmentation de l’offre disponible et potentiellement à la réduction des coûts.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Quant aux perspectives pour les années à venir, les experts ont des prévisions partagées. D’une part, certains prévoient une stabilisation des prix lorsque les chaines d’approvisionnement se rétabliront et que les stocks de véhicules neufs seront renfloués. D’autre part, il est également possible que nous devions nous habituer à une nouvelle normalité où les tarifs restent supérieurs à ceux d’avant la pandémie.
Les avis des experts sur l’évolution du marché varient donc, mais un consensus se dégage autour de la nécessité pour le secteur de la location de voitures de faire face à plusieurs défis, dont la transition écologique et la digitalisation, qui pourraient modifier en profondeur les habitudes de consommation des voyageurs.
Pour l’heure, la réponse des loueurs passe par une adaptation de leur offre, notamment à travers l’intégration de véhicules électriques, l’amélioration des services numériques et une flexibilité accrue. Les acteurs du secteur pourraient également concevoir de nouveaux modèles économiques d’usage en réponse aux préoccupations environnementales et aux changements de mentalité des consommateurs. Cette transformation, bien que complexe, offre l’espoir d’un marché de la location de voitures plus résilient et plus apte à répondre aux exigences de l’ère post-Covid.