Le code de la route fait aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien. Que l’on soit automobiliste, cycliste, piéton ou usager de trottinette, chacun doit respecter un ensemble de règles établies pour garantir la sécurité de tous. Mais qui a inventé le code de la route ? D’où viennent ces règles ? L’histoire de la circulation est bien plus ancienne qu’on ne le pense, et son évolution s’est faite sur plusieurs siècles.
Aux origines de la circulation : l’Antiquité et le Moyen Âge
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les premières tentatives d’organisation de la circulation ne datent pas de l’invention de l’automobile. Dans la Rome antique, des lois régulaient déjà la circulation des chars et des piétons. Par exemple, certaines rues étaient à sens unique, et l’accès au centre de Rome était interdit aux véhicules durant la journée.
Au Moyen Âge, les rues étroites des villes européennes voyaient se côtoyer chevaux, charrettes et piétons. Des règles coutumières existaient pour éviter les accidents : priorité aux nobles, interdiction de galoper en ville, etc. Mais rien de comparable à un véritable code de la route unifié.
Le tournant du XIXe siècle : la révolution industrielle
L’explosion des transports au XIXe siècle, notamment avec les diligences, les tramways hippomobiles puis les premières voitures à moteur, a profondément changé les villes. Le besoin de réguler la circulation devient pressant.
1865 : la “Locomotive Act” au Royaume-Uni
L’une des premières lois modernes concernant la circulation est adoptée en 1865 en Angleterre : le “Locomotive Act”, aussi appelée “Red Flag Act”. Elle impose aux véhicules motorisés de ne pas dépasser 4 miles/h (6 km/h) et d’être précédés d’un homme agitant un drapeau rouge pour prévenir les passants. L’objectif ? Protéger les piétons de ces engins nouveaux et bruyants.
Même si cette loi semble aujourd’hui anecdotique, elle marque le début d’une réglementation spécifique aux véhicules motorisés.
Naissance du premier code de la route officiel : la France pionnière
1909 : la convention de Paris
La toute première tentative internationale d’harmonisation des règles de circulation a lieu en 1909, à l’occasion de la Convention internationale sur la circulation automobile, organisée à Paris. Sept pays y participent (dont la France, l’Allemagne et l’Italie). Les grandes décisions prises à cette époque incluent l’instauration :
- du sens de circulation à droite ou à gauche, selon les pays ;
- de panneaux de signalisation (quatre types au départ) ;
- de l’obligation pour les conducteurs d’avoir un certificat de capacité, ancêtre du permis.
1921 : naissance officielle du Code de la route en France
Le code de la route français voit le jour officiellement par le décret-loi du 27 mai 1921. Ce texte fondateur regroupe toutes les règles applicables à la circulation des véhicules. Il prévoit notamment :
- l’immatriculation des véhicules ;
- l’obligation de feux avant et arrière ;
- les limitations de vitesse ;
- l’obligation du permis de conduire (créé dès 1893 mais généralisé ensuite) ;
- la priorité à droite.
Ce décret est considéré comme le premier code de la route moderne. Il est sans cesse actualisé depuis, avec notamment l’introduction des radars, des limitations à 50 km/h en ville, ou encore de la signalisation européenne harmonisée.
L’évolution du code au XXe siècle
Au fil des décennies, le code de la route évolue pour répondre aux nouveaux enjeux de sécurité, d’environnement et d’accessibilité.
1950 : création de la signalisation harmonisée en Europe
En 1949, une convention internationale est signée à Genève pour harmoniser les signalisations routières. Elle est renforcée par la Convention de Vienne de 1968, qui définit les symboles utilisés sur les panneaux (panneau STOP, cèdez-le-passage, interdiction, etc.).
1970–2000 : sécurité et pédagogie
La montée en puissance du nombre de voitures entraîne une hausse des accidents. L’État renforce alors les obligations :
- ceinture de sécurité obligatoire (1973) ;
- port du casque pour les motards (1973) ;
- lutte contre l’alcool au volant (1983 : premiers contrôles d’alcoolémie).
Le code de la route devient aussi une épreuve obligatoire pour l’obtention du permis de conduire (code + conduite).
Depuis 2000 : vers un code écoresponsable et numérique
Les années 2000 voient émerger de nouvelles mobilités (vélos électriques, trottinettes, covoiturage). Le code s’adapte avec :
- l’apparition de zones à faibles émissions (ZFE) ;
- l’obligation de formation pour les trottinettes électriques ;
- des examens du code désormais réalisables en ligne ou via des prestataires privés.
Alors, qui a inventé le code de la route ?
Il est impossible de désigner une seule personne comme “l’inventeur” du code de la route. Il s’agit d’un processus collectif et évolutif, né de l’interaction entre :
- les besoins de sécurité des usagers ;
- l’évolution technologique (véhicules à moteur) ;
- les décisions politiques et juridiques au niveau national et international.
Toutefois, on peut retenir que la France a joué un rôle majeur avec la création du premier code officiel en 1921, et que les grandes conventions internationales ont permis son extension à l’échelle mondiale.
3 questions pour aller plus loin
1. Qui a inventé le permis de conduire ?
Le premier permis de conduire a été délivré en 1893 à Paris, sur décision du préfet de police. Il était destiné aux conducteurs de voitures à pétrole, et le tout premier titulaire était Louis Renault.
2. Pourquoi certains pays roulent à gauche ?
Cela remonte à des traditions anciennes, souvent liées à la chevalerie. L’Angleterre a conservé cette règle, tandis que d’autres pays colonisés ont suivi son exemple. En revanche, Napoléon imposa la circulation à droite dans les pays conquis.
3. Combien de fois le code de la route a-t-il été modifié ?
Le code de la route a subi des centaines de modifications depuis 1921. Il est mis à jour régulièrement pour intégrer les évolutions technologiques (voitures autonomes, radars intelligents) et sociétales (mobilités douces, écologie, sécurité).