En France, le permis de conduire repose sur un système de points conçu pour encourager une conduite responsable et sanctionner les infractions au Code de la route. Chaque conducteur se voit attribuer un capital de points, qui peut diminuer en cas de faute ou se reconstituer progressivement en l’absence d’infraction. Ce fonctionnement, bien connu, fait partie intégrante de la politique de sécurité routière française depuis les années 1990. En 2025, il est plus que jamais essentiel de comprendre combien de points sont associés à un permis de conduire, comment ils évoluent et quelles démarches sont possibles en cas de perte.
Le capital initial de points
Le nombre de points sur un permis de conduire dépend de la situation du conducteur au moment de l’obtention de son titre. Lorsqu’un permis est délivré pour la première fois, il s’agit d’un permis dit « probatoire ». Dans ce cas, le conducteur débute avec un capital de 6 points. Cette période probatoire dure trois ans (ou deux ans en cas d’apprentissage anticipé de la conduite) et s’accompagne d’une surveillance accrue. Si aucune infraction entraînant un retrait de points n’est commise, le capital est progressivement complété : deux points sont ajoutés chaque année, pour atteindre 12 points au terme de la période probatoire.
À l’inverse, un conducteur expérimenté, c’est-à-dire titulaire du permis depuis plus de trois ans sans interruption, possède un permis définitif avec un capital de 12 points dès le départ. C’est également le cas des conducteurs ayant récupéré leur permis après annulation ou invalidation, une fois toutes les formalités accomplies.
Les retraits de points selon les infractions
Le Code de la route prévoit un barème précis de retraits de points selon la gravité de l’infraction constatée. Une infraction mineure, comme un excès de vitesse inférieur à 20 km/h, entraîne le retrait d’un seul point. En revanche, un excès de vitesse supérieur à 50 km/h, un refus de priorité, un non-respect d’un feu rouge ou la conduite sous l’emprise d’alcool peuvent entraîner une perte de 3 à 6 points. Lorsque plusieurs infractions sont commises simultanément, il est possible de perdre jusqu’à 8 points d’un seul coup, mais jamais plus.
Le retrait de points est automatique après le paiement de l’amende ou la reconnaissance de l’infraction. Le conducteur est alors informé du nombre de points restants sur son permis.
Les possibilités de récupération de points
Fort heureusement, un conducteur peut récupérer ses points, de manière automatique ou volontaire, en respectant certaines conditions. Si l’infraction est mineure et isolée, le ou les points perdus sont automatiquement restitués après six mois sans nouvelle infraction. Si l’infraction est plus grave, la reconstitution complète du capital intervient au bout de trois ans de conduite sans retrait supplémentaire.
Il est également possible de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière, permettant de récupérer jusqu’à 4 points en deux jours. Ce stage est volontaire, mais limité à une seule fois par an. Il peut aussi être imposé pour les conducteurs en permis probatoire ayant commis une infraction de 3 points ou plus.
Voici, en résumé, les principales options pour récupérer des points :
- Récupération automatique après six mois (si perte d’un seul point sans autre infraction)
- Récupération totale après deux ou trois ans sans infraction (selon les cas)
- Stage de récupération : jusqu’à 4 points, une fois par an
- Repassage de l’examen du permis en cas de perte totale
Que se passe-t-il si vous perdez tous vos points ?
Lorsque le solde de points atteint zéro, le permis de conduire devient invalide. Le conducteur reçoit alors une lettre recommandée, appelée courrier 48SI, l’informant officiellement de l’annulation du permis. Il est tenu de restituer immédiatement son titre à la préfecture ou de le déposer auprès d’un service compétent.
Dans ce cas, la personne concernée n’a plus le droit de conduire. Elle devra attendre un délai de six mois avant de pouvoir entamer les démarches pour repasser le permis. Si la perte des points survient une seconde fois dans un délai de cinq ans, ce délai est porté à un an. Il faudra alors repasser le Code de la route et parfois l’épreuve de conduite, selon le profil du conducteur et la durée d’invalidation.
Suivre son solde de points
Depuis plusieurs années, il est possible de consulter son solde de points en ligne, grâce au service Télépoints mis à disposition par le ministère de l’Intérieur. Ce service permet de suivre l’évolution de son capital, d’être alerté en cas de retrait et d’anticiper un stage si besoin. Ce suivi est particulièrement utile pour les jeunes conducteurs ou ceux ayant déjà perdu plusieurs points.
Conclusion
Le permis à points est un système incitatif visant à responsabiliser les conducteurs tout en laissant une marge de manœuvre pour corriger les erreurs. Il repose sur un capital maximum de 12 points, réduit à 6 pour les jeunes conducteurs en période probatoire. En cas d’infraction, les points sont retirés selon une grille précise, mais peuvent être récupérés automatiquement ou par le biais d’un stage. En cas de perte totale, le permis est invalidé, avec obligation de le repasser après un délai légal.





